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J'avais beaucoup aimé le premier film de Coralie Fargeat, "Revenge", sorti il y a déjà 7 ans, que j'avais vu complètement par hasard au cinéma, et qui m'a toujours laissé une trace aujourd'hui, dans cette espèce de film de vengeance gore et burlesque.

Ici, on retrouve encore sa patte, avec un humour et une dégueulasserie assez sympathique à suivre. Le concept du film est très étonnant, mais très méthodique et bien pensé. Malheureusement, je trouve que le film tourne trop autour de celui-ci, en vrai, je ne sais pas si c'est vraiment le problème, mais cela manque peut-être de fantaisie dans certaines scènes, à la manière de "Revenge" qui pouvait être un peu plus jusqu'au-boutiste (des quelques souvenirs que j'en ai gardés). Le film se veut être assez sage et propre dans sa saleté, ça reste certes dégueulasse, mais c'est contrôlé, et ça ne déborde qu'assez peu.

Et puis effectivement même si le film peut être difficile à regarder parfois, pour ses plans un peu dégueulasses, il y a surtout un passage en fin de film qui est tout simplement inécoutable, j'ai été obligé de me boucher les oreilles pendant de longues secondes, parce que le son était trop strident et élevé. Cependant, le sound design global est vraiment très immersif, et la musique composée par Raffertie accompagne cet univers bizarroïde, même si elle peut paraitre un peu répétitive, mais elle est agréablement entêtante d'une certaine manière. Tout comme la voix de la substance, performé par Yann Bean, qui m'obsède encore. A noté aussi l'acteur Dennis Quaid, qui est vraiment merveilleux en connard de première.

On retrouve les gros titres épileptiques à la Gaspar Noé, les gros plans typiques du cinéma de Jean-Marie Poiret, ou encore le cinéma de David Lynch. On peut aussi féliciter la mise en avant de la magnifique gastronomie française. Bien sûr, c'est un film qui dénonce la société, la manière dont les corps féminins (mais pas que) sont scrutés et jugés, l'âgisme, ou encore le culte de la beauté, saupoudré d'un brin de jalousie et de faible estime de soi.

Bref, c'est un film au concept accrocheur, qui réussit surtout par la qualité du maquillage des personnages, avec la beauté hypnotisante de Margaret Qualley, ou la grâce répugnante de Demi Moore. En tout cas, ce qui est sûr, depuis Revenge, malgré une ambition plus élevée, avec une production et un casting anglo-saxons, Coralie Fargeat n'a pas changé, ou presque. J'avoue avoir du mal à considérer le film, qui semble trop conceptuel, sans chercher à déborder un peu du cadre.

(Vu le 5 novembre 2024 en VOSTFR au cinéma)

Tiflorg
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le 12 nov. 2024

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