Elle en pire
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Comme quoi, parfois, les surprises viennent de où on ne les pressant pas. "The Substance" claque franchement et on peut le dire sans aucun détour, surtout que je ne m'attendais pas à un film aussi qualitatif avant le visionnage. Ce qui se révélera être le cas et sur plusieurs plans qui plus est. Au vu de l'amoncellement de déchets qui sortent chaque semaine, la comparaison est vite faite, donc inutile de tergiverser ; on est devant un très bon film et ce, malgré une Palme d'Or reçue.
Ce long métrage traite de bien des sujets, dont certains ne peuvent être explicitement évoqués ici, sous peine de choquer (oui ça parle d'avortement)... mais c'est d'autant plus intéressant que c'est une réalisatrice aux commandes du film qui nous gratifie d'une telle production.
Le film donc nous plonge au coeur d'une certaine folie, l'hystérie féminine induite par une certaine société d'ultra consommation, dont le coût ultime est celui de la chaire physique, dans le sens pur du terme, pour les petits esprits qui pensent qu'il est question de luxure. On touche ici plusieurs symboliques et évidemment la plus évidente avec le mythe Faustien. Le parallèle se fait donc ainsi avec cette société en roue libre qui amène les femmes vers la folie, au point de les voir aller jusqu'à s'autodétruire lecorps.
Les critiques ont fusé ici et là contre le film, et c'est vrai qu'elle singe un peu D.Cronenberg, sur des séquences presque plan par plan parfois. De "l'hommage" trop appuyé à mon sens, mais je suis un inconditionnel du Réal, et forcément pour moi ça passe visuellement à l'écran, puisque j'adhère complètement au parti pris de la réalisatrice qui semble assumer cet héritage.
Mais faut reconnaître aussi que c'est complètement différent de D.Cronenberg ; "The Substance" est plus chaud et chatoyant dans ses couleur très vives et éclatantes, avec une perspective distordue aussi et cette ambiance très années Disco et 80'S. Tout l'inverse des films ternes et désaturés de CroCro, là on est plus dans l'ambiance année sombre des 90'S.
Mais certains plans sont d'une violence visuelle rarement vus dans un film de ce type, même chez CroCro, jusqu'à procurer une véritable gêne viscérale, un malaise pur et simple.
Et puis Demi Moore est assez incroyable ici, elle assume pleinement ce sujet qu'elle s'approprie d'une certaine façon en tournant dans ce film. Ce qui la rend complice, victime et témoin en même temps. Ce film est donc à lui seul un objet conceptuel intéressant à appréhender et à méditer sur les ravages que la société inflige aux femmes (et aussi au hommes).
Enfin, pour pointer une ou deux choses moins agréables ; la scène de lutte est malheureusement un pur délire, qui se complait dans le mauvais goût et ça c'est dommage. Et le finish avec cette débauche en mode gore un peu too much, dessert aussi un peu le propos du film le rendant un peu trop grand guignolesque. Cela gâche un peu le film à la marge, mais quoi qu'il en soit, le film fera de toute manière date dans le cinéma.
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Créée
le 10 nov. 2024
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