Elle en pire
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Oyez, oyez ! Nous savons désormais pourquoi les madames se font refaire le museau, les miches et les roberts : c’est-à-cause-que-les-hommes-et-ben-ils-les-poussent-à-ça…
Si Mme Sparkle (choix patronymique censé guider Ducon), star TV de l’aérobic, va sous peu ajouter les vices du mensonge, de la manipulation et de la vengeance à sa panoplie déjà bien seyante (narcissisme et goinfrerie), c’est donc en raison du choix de son goret de producteur de la virer…
« Cachée » dans les gogues des hommes, Mme Sparkle entend l’ignoble vulgaire à burnes dire tout le mal qu’il pense d’elle. Ah-la-la le hasard, j’vous jure…
Ces vices se révèleront sous la forme d’un programme consistant à créer un double nourrisseur, jeune, désirable (et tout aussi arriviste).
La réalisatrice française Coralie Fargeat ne s’embarrasse pas de détails sur les initiateurs de ce programme de rajeunissement et de son coût. Ce serait bien trop trivial. Elle préfère balader ses actrices à poils devant sa caméra et nous les montrer en train de s’envoyer des piquouzes dans le derrière — c’est une image… quoique.
What has been used on one side, is lost on the other side. There's no going back.
J’ai visionné ce film sans en avoir entendu parler une seule nanoseconde. C’est tout bêtement parce que le titre est similaire à celui d’un album de Joy Division (le ‘The’ en plus) que je l’ai regardé : sans information préalable, sans indice, sans rien…
J’ai toutefois été vite rattrapé par la joyeuse débilité néo-féministe 2.0, incapable de présenter les hommes autrement que comme des nigauds et/ou des brutes et/ou des rapaces.
Me suis aussi vite souvenu de ce que m’avait dit Dédé après avoir vu avec moi Il était une fois à Hollywood : « Celle-là, Pussycat [Margaret Qualley], elle est du genre à se foutre à walpé devant la caméra. » Le flair de Dédé est sans pareil.
Tout va évidemment partir en vrille pour Mme Sparkle et sa… créature. Il eût pourtant suffi que l’une et l’autre inscrivissent dans l’appartement (sur la grande baie vitrée par exemple) les choses à surtout ne pas faire — mais ce serait empêcher la marche en avant d’un film qui, à partir d’un discours tenant sur une étiquette de flacon de Botox, n'aspire qu'à durer en nous montrant avant tout le cul et les nichons de ces pauvres Moore et Qualley.
Ç’a beau lorgner du côté de Cronenberg, Lynch et de Palma, essayer de se la péter esthétique, ça reste con, laid et même ridicule.
Scientifiquement parlant, c’est également très discutable. Après le visionnage, j’ai tiré de la moelle épinière de mon jumeau pendant qu’il ronquait ferme (après une sacrée biture) et me la suis injectée dans la guibole. Rien ne s’est produit : non seulement Thomas n’a pas vu ses orteils noircir mais je n’ai pas vu mes cernes disparaître et encore moins mon énergie décupler. Je retenterai le coup demain — puisque, depuis ma ponction, le Thomas il semble ne plus vouloir quitter son plumard…
Comme le résume bien Olivier de Bruyn (Marianne) : « Un film d’horreur grotesque ».
À l’inverse, sa collègue chez Elle, s’esbaudie : « brillant, transgressif, mais aussi drôlissime »…
Brillant ?!... Transgressif ?!?... Drôlissime ?!?!?!?!
Va falloir songer à arrêter les substances, cocotte…
Créée
le 8 janv. 2025
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