Je crains toujours un peu de revoir un film qui m'avait laissé une bonne impression après un long (10 ans environ en l’occurrence) laps de temps mais je ne regrette pas ma matinée devant Thelma et Louise.
Déjà première surprise, en le regardant, beaucoup de choses me revenaient en tête, signe qu'il était peut-être caché, tapis derrière des tonnes de films de bestioles, mais toujours bien présent dans ce qui me sert de caboche.

J'ai à nouveau été séduite par l'épopée de ces deux femmes éprises de liberté au volant de cette superbe bagnole verte, dans les décors magistraux du Grand Canyon. Thelma (la jolie Geena Davis) aussi attachante qu'agaçante en femme au foyer qui s'ennuie à faire la popote en attendant le retour de son macho moustachu de mari et qui en étant libre pour la première fois s'amuse, trop peut-être au vue des conséquences, mais comment ne pas comprendre une telle réaction ?
Louise (géniale Susan Sarandon) chez qui on devine un passé aux événements violents jamais clairement explicités, serveuse dans un p'tit resto' dans une p'tite ville... Rien de bien folichon. Jusqu'à ce qu'elle propose une virée pour le week-end à Thelma.

Le viol déclencheur de cette course-poursuite vers l'avant n'est pas le seul élément qui met en avant les harcèlements commis envers les femmes. A plusieurs reprises, le camionneur allie propositions peu ragoutantes et gestes obscènes, un harcèlement moins "grave", plus banal et quotidien, mais ô combien rageant, décourageant quand l'on doit y faire face trop fréquemment. Et Louise qui est serveuse a du subir ce genre de comportement un nombre de fois incalculable.

J'ai vu que l'on taxait ce film de misandre, faisant se conduire ses deux héroïnes comme des hommes...

Misandre parce que certains personnages masculins (caricaturaux, j'en conviens) sont montrés sous un mauvais jour ? Mais de tels personnages existent ! Et quid du flic interprété par Harvey Keitel, si humain, qui les comprend et souhaiterait vraiment pouvoir les aider ? Quid du compagnon de Louise (Michael Madsen) qui sous ses allures de gros dur la laisse prendre la voie qu'elle a choisi, dut-il en souffrir ?

Quand à Thelma et Louise, oui elles deviennent plus fortes par la force des choses. Elles empruntent certains codes attribués généralement aux hommes comme les armes à feu ou un style vestimentaire plus masculin vers la fin du film, mais je ne trouve pas du tout qu'elles se conduisent en mec. Crises de doutes, de larmes, naïveté face à un beau parleur pour Thelma et surtout je trouve, une conception de l'amitié toute féminine.

Et ce final qui marque les mémoires. Elles ont été trop loin, ont été trop libres, on ne peut et on ne veut pas revenir en arrière alors on continue.

Juste un peu et en beauté.

Rideau.
Pravda
10
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le 25 juin 2014

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Pravda

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