Dernier film de Claude Miller sorti plusieurs mois après sa mort, « Thérèse Desqueyroux » permet au réalisateur de « Garde à vue » de quitter la scène avec tous les honneurs. Indéniablement classique, le résultat n'en est pas moins élégant et souvent percutant, l'esprit de François Mauriac étant indéniablement présent dans cette sombre tragédie fort bien écrite et étonnamment moderne, à l'image de personnages qu'il serait extrêmement aisé de transposer aujourd'hui.
C'est parfois un peu long, mais suffisamment subtil et finement analysé pour que l'on soit presque fasciné parfois par ces figures terriblement humaines, où il est aussi facile de condamner chacun que de pleinement le comprendre. Les victimes présumées sont d'ailleurs loin d'être les plus attachantes ni les plus intrigantes, Gilles Lellouche livrant il est vrai une prestation légèrement décevante, au contraire d'Audrey Tautou, interprète quasi-idéale de cette femme complexe, trouble et fragile, assurément l'une des très belles héroïnes de cette année 2012. Pas de quoi sauter au plafond donc, mais assurément parmi ce que le metteur en scène pouvait nous offrir de mieux avant le grand saut : salut Claude, et ne serait-ce que pour quelques titres, merci.