Deux critiques écrites à ans d'intervalle, la première plutôt négative, la seconde étonnamment « positive ».
Première critique (4/10) :
Une quatrième étoile généreuse pour les spectaculaires scènes d'aviation qui, j'imagine, l'étaient encore bien plus au cinéma. Cela dit, que ce n'est pas terrible! Tony Scott a beau avoir déjà fait pire, il n'est pas pour autant dans la finesse, et on se fiche pas mal de ce héros stéréotypé au possible que l'on a l'impression d'avoir vu mille fois. Je ne suis pas contre le courage, la bravoure, le dévouement à une passion : encore faudrait-il que cela soit traité avec un tant soit peu de nuances et d'originalité.
Nous sommes toujours dans le même rapport entre personnages, toujours dans les mêmes rebondissements prévisibles, dans l'exacte évolution positive du héros que l'on voit venir gros comme une maison. Heureusement que Kelly McGillis, belle à crever, vient apporter une touche de charme à cet univers masculin lourdaud qui n'en a que très peu. Le résultat est vaguement regardable, mais ne justifie aucunement ce statut de film culte dont « Top Gun » dispose souvent.
Seconde critique (6/10) :
Et oui, +2 après revisionnage ! Qui l'eut cru ? Certainement pas moi, le revoyant d'ailleurs uniquement pour le comparer avec « Maverick » que j'avais découvert récemment (bon, à la base j'avais prévu de le revoir avant mais passons!). Qu'est-ce qui m'a fait changer d'avis ? À vrai dire, je ne sais pas trop. Ce qui m'avait gêné la première fois a été moins flagrant la seconde : certes, c'est très viril, un peu reaganien, volontiers Amérique triomphante avec gros engins sur lesquels on peut se la raconter grave avec « love story » par-dessus et seconds rôles pas toujours très bien écrits, mais bon...
Hormis qu'il soit amusant de comparer les scènes quasi copier-coller avec la suite (mais ça, ce premier volet n'y est pour rien), la réalisation de Tony Scott n'était pas encore hystérique et met assez bien en valeur les combats aériens, cette imagerie très US restant efficace, presque « plaisir coupable ». Nostalgie des 80's ? Effacité technique, visuelle et sonore ? Rêves d'enfant à fendre le ciel à vive allure ? Sans doute un peu de tout ça, plus le charisme de Tom Cruise, déjà doté d'une vraie présence.
Mais surtout, SURTOUT, il y a LE plus bel avion de chasse que l'on puisse imaginer, nous en mettant plein les yeux à chaque apparition : je veux évidemment parler... de Kelly McGillis, proprement sublime, dont le personnage m'a paru plus intéressant, libre, séduisant que précédemment, et dont on comprend fortement l'émoi provoqué chez le jeune homme. Après, cela reste du bon gros divertissement ricain sur le dépassement de soi et qu'aux États-Unis rien n'est impossible (bon, sauf si vous mourrez au plein milieu d'une mission), moins abouti visuellement que son successeur, mais suffisamment prenant voire « novateur » à l'époque pour que ça passe. Et Kellly McGillis, aussi. Beaucoup.