SPOIL INSIDE ( et des jeux de mots malvenus, aussi )
Torso est un film mi-giallo mi-slasher (mi-précurseur du slasher pour être exacte).
La première partie est quand même loin d’être furibarde. Sorte de giallo malhabile, on suit l’intrigue qui, vu qu’elle est mal agencée, n’intéresse qu’à moitié. Z’avez eu envie de deviner QUI est l’assassin ? Moi non, bof, p’t’être plus tard… C’est assez dommage pour ce qui demeure un polar.
Mais attention ! On ne s’ennuie pas, pas vraiment, pour autant et ce pour deux raisons :
- Sergio Martino nous offre des scènes de meurtres bien roulées, armes blanches versus jeune-filles libérées.
- Le titre du film, Torso (je vous épargne une traduction, hein ?) ne ment pas : du sein à ne plus savoir auquel se vouer, plus de Robert qu’au relais routier du coin… Ces jeunes-femmes semblent ne pas supporter de porter leurs chemises plus de trois minutes quarante et pour celles qui feraient de la résistance, le tueur est là pour les aider à exposer leurs gorges. Profondément inutiles pour la plupart, ces scènes ne tombent malgré tout jamais dans le vulgaire et c’est dans l’air du temps (seventies oblige).
Arrive la seconde partie, les filles, au nombre de quatre décident, pour s’éloigner de la ville et du tueur qui y sévit, de se réunir pour un week-end dans une maison de campagne isolée (mais pourquoi font-ils/elles toujours ça ?). Au début, ce qui m’a fait un peu glousser, c’est l’idée que se fait un homme de ce genre de réunion 100% féminines :
Et vas-y que ça traine en petites tenues, se fait bronzer intégralement dans le jardin, se brosse les cheveux et finit en partie fine à deux (fenêtre grande ouverte pour bien en faire profiter d’éventuels voyeurs)… Sergio, franchement : ça tient plus du fantasme, là !
Peu importe, c’est maintenant que le film devient plus intéressant et que le slasher entre en scène : tueur masqué, jeu du chat et de la souris avec la dernière survivante, dernière survivante qui est, bien sûr, la plus « sage » du petit groupe… En gros la base sur laquelle vont fonctionner après des dizaines et des dizaines de films. La tension est bien rendue et… Mais… Attendez… J’ai déjà vu ça ?!
Dis-moi Alexandre Aja, pour ton « Haute Tension », tu ne te serais pas un peu inspiré (qui a dit « copié » ?) de Torso. Effectivement, le tueur tue les trois jeunes-filles en ignorant qu’une quatrième dort à l’étage. Cette dernière, lorsqu’elle découvre le carnage, plutôt que de courir en tous sens, trébucher et mourir en poussant des cris stridents, décide de se cacher à l’intérieur de la maison dans l’attente du départ du tueur en ayant bien pris soin d’effacer toutes les traces de son passage. Le tueur évoluant parfois à quelques centimètres d’elle tout en ignorant sa présence… Procédé repris intégralement 30 ans plus tard par Aja, la façon dont tout cela est mis en scène est en tout cas très semblable.
Concluons.
Torso est un giallo en deçà de ce qu’ont déjà pu faire Argento ou Bava à cette époque, mais pour les afficionados du genre, il reste à découvrir. Pas avare en meurtres ni en plastique généreuse, l’incursion dans le slasher se révèle la partie la plus palpitante du film et, comme on a tendance à ne pas chercher qui est le tueur en question… Et bien l’on ne peut qu’être surpris ! (si ça ce n’est pas de l’esprit positif).