Ça commence comme un Bergman mon pote. Ni plus ni moins. Genre quarante deux secondes, faut quand même pas trop déconner, à la suédoise avec un plan fixe sur quelques arbres posés près d'un plan d'eau. Il fait jour, pas un pet de vent, pas de musique non plus jusqu'à ce que se déchaîne, avec la tombée de la nuit, le concert inquiétant de la nature et de ses bruits pas jojos qui feraient flipper n'importe quel citadin sain d'esprit. C'est à dire n'importe quel citadin pas écolo.
Un minimalisme champêtre déchiré par des visions cauchemardesques. Un type, Ivan Rassimov qui aurait pu jouer le monolithe dans la bouse spatiale de Kubrick, avec les yeux de Bill Bixby se transformant en Hulk dans la série télé, tu sais avec les lentilles bleu turquoise qui faisaient déjà bien bien flipper ou bien bien rigoler, ça dépendait. Le type a un grand poinçon et est assez menaçant. Un cauchemar avec son cortège de femmes nues ou enceintes. Ou les deux. Et puis il y a cette comptine de Nicolaï, à base de « la lala lalaaaaaaa », qui va bien.
Puis, le soleil, mon ami, dans sa nuisette de coton blanc. Edwige, plus belle que jamais. Edwige le soleil qui va prendre une douche mais comme si elle était à oilpé et, entre nous, c'est pareil. Edwige qui regarde le reflet de son visage qu'elle caresse dans le miroir en gémissant... Des débuts comme ça, c'est quand même plus engageant qu'un bon paquet de films. C'est intrigant, excitant et un peu rigolo.
Le giallo n'en est pas vraiment un, on lorgne davantage vers du Roman pré-Chinatown, qui sort la même année, toute proportion gardée. Roman pas la fille du borgne âgé (http://www.babelio.com/users/AVT_Richard-Bohringer_1520.jpeg) mais l'autre, le polonais.
Il y a bien ce type avec son schlass mais on voit sa tronche dès le début et c'est pas lui le méchant du film.
Il y a des décolletés jusqu'au nombril, plus profonds qu'une phrase de cette tanche de Moscovici , de la messe noire avec des gens au teint livide, du sacrifice d'animaux (un chien et une femme, les meilleurs amis de l'homme), un grand prêtre avec de faux ongles qui boit du sang de clébard, Edwige nue, Edwige aux larges mamelons, Edwige la pas farouche jetée en pâture à une secte de satanistes qui la pelotent, l'embrassent...
Ce pervers de Sergio Martino quand même. La Fenech, c'était sa belle-soeur... Martino ce lubrique altruiste qui nous l'offre sous toutes les coutures.
Djieke.
(un peu triste didon, la scène voyant l'affreux George Hilton, qui aurait pu jouer le monolithe aussi, caresser la croupe rebondie de l'astre Fenech n'est pas filmée aussi large que le laissait présager les photos que j'avais vu circuler... enculés de publicitaires)