Tous les voyants étaient au vert : 4.2 de note presse sur Allociné, 7.3 sur Imdb, 91 en Metascore. A l’arrivée, l’impression d’avoir clairement perdu mon temps pendant cette première partie m’a dissuadé d’aller voir la suite. Par bien des aspects, le film m’a fait pensé à l’immense déception de 2022 qu’était SOUS LE CIEL DE KOUTAISSI. Ici, on retrouve les mêmes défauts mais aussi les quelques rares fulgurances de cinéma. La réalisatrice essaie de nous embarquer dans plusieurs temporalités, plusieurs aventures et avec plusieurs protagonistes mais échoue la plupart du temps. Au bout de deux heures, on sent poindre un vertige avec cette mise en abyme de la disparition, de l’enquête, du triangle amoureux, de l’absence, du manque. On est pris par surprise par quelques situations inattendues et grotesques. Les quelques manifestations d’amour entre Laura et Chicho sont émouvantes car pour le coup attendues. Il faut malheureusement se farcir la faible tension entre les deux hommes amoureux de Laura et une double enquête qui tourne en rond.
Néanmoins, la sauce ne prend pas. Laura Citarella signe un film à la fois poseur et bavard, un peu à la Nuri Bilge Ceylan mais aux enjeux et au propos bien moins captivants. Quand Chicho demande à Laura « et alors ? pourquoi tu me parles de cette femme et de ces lettres ? », le spectateur se pose la même question mais provenant de la réalisatrice. Les monologues de Laura qui raconte ce qu’elle a découvert sonnent malheureusement vains. Les dialogues avec Chicho sont irréalistes et parfois creux. On se pince à l’idée de voir un film sur des commentateurs de lettre alors que parfois l’esprit aventurier des protagonistes donne un peu d’énergie mais c’est trop tard et hélas trop bref. Il faut ajouter la photographie qui frôle parfois la laideur d’une caméra digne des premiers iPhone et les longs plans dans la voiture à regarder le visage du conducteur sans réel but pour comprendre que le film ne s’adresse pas à tout le monde, et hélas pas à moi.