Ce film est le prequel de "comment je me suis disputé ma vie sexuelle" que ne n'ai pas vu. J'avais peur que le film ne dise rien d'intéressant au début, avec la première histoire qui fait assez cliché. Heureusement elle ne dure pas plus de 10 minutes. La seconde histoire est très bonne aussi. Mais bien sur la plus merveilleuse est la dernière qui dure plus des trois quarts du film. Et entre cela nous avons le droit aux scènes entre Mathieu Almeric et Dussolier qui sont super. Et à un monologue quasi final de Almaric totalement épique. Bon c'est de la troisième partie que je vais aborder dans cette critique, car c'est le corps du film. Pour moi c'est simple le film tient sur une seule chose: le fait que Desplechin joue merveilleusement bien avec les codes. Cela peut tenir à peu de chose, mais c'est ce qui m'a fait adorer ce film. En effet je trouve que les personnages pourraient être presque des caricatures, des êtres insignifiants. Mais Desplechin, par un montage qui alterne le classique (voix off) et musique rock arrive à faire rentrer ce film dans une sphère atypique. Le mélange des personnages et leur alchimie n'y est aussi pas pour rien. Quentin Dolmaire génial, qui joue le personnage d'Almaric jeune est génial en bourgeois qui dit toujours la vérité. Mais bon le côté bourgeois est cassé par certaines scènes assez drôle ( comme la scène où il essaye de draguer Esther), et par certaines scènes de tendresse. De plus je trouve qu'il est le pendant parfait d'un Almaric jeune, son espèce de cheveux sur la langue est génial. Mais ce personnage ne trouve son accomplissement que parce qu'il est en présence du personne de Emmanuelle Devos jeune, jouée par Lou Roy-Lecollinet sensationnelle ( qui elle aussi correspond parfaitement au pendant de Devos), elle est super, autant dans la grâce que dans son jeu d'actrice. Son côté lunatique donne à ce film un côté très sensible. Notons aussi une excellente Lily Taïeb. Le point fort du film c'est donc d'être sur la frontière du mélo mielleux et fade. Mais on sent plus le sentiment de désespoir de l'amour comme une morsure qui vous tape en plein cœur sans que vous l'avez demandé. Les dialogues sont très bien écrit et sont aussi à la limite du too much. Comme par exemple, les lettres d'amours de Paul, mais Desplechin fait en sorte de faire une mise en scène qui parvient à rendre cela attendrissant. Et le fait que cela se passe dans les années 70 donne au film encore plus se côté désuet mais moderne, ce qui au fond est assez fascinant à voir. Mais au fond ce film est une pure histoire d'amour, un souvenir d'une histoire d'amour qui nous a marqué plus que de raison. Un magnifique film, qui émeut très souvent. Une très belle histoire d'amour qui semble irréaliste, mais c'est aussi ça les histoires d'amours.