Attiré par le concept du film et par son joli titre, j'ai débarqué en pur profane dans l'univers d'Arnaud Desplechin, cinéaste français reconnu dont je n'avais vu aucun film précédent.
Et je dois dire que "Trois souvenirs de ma jeunesse" ne m'aura guère parlé, plombé par une écriture pompeuse et un jeu outrageusement théâtral.
Je n'ai jamais vraiment cru à ces personnages qui parlent comme des livres, moitié ados standard, moitié poètes maudits.
Le duo central composé de deux comédiens débutants, Quentin Dolmaire et Lou Roy-Lecollinet, m'est apparu affreusement pénible et agaçant : je n'ai ressenti aucune empathie pour ces deux là, en dépit du caractère romanesque de leur histoire d'amour contrariée.
Desplechin articule son récit autour de trois segments de longueur très différente mais d'importance équivalente, c'est semble-t-il la thèse du film : le temps est élastique, et nos souvenirs de jeunesse construisent l'adulte que l'on est devenu.
Avant la très longue partie consacrée à la relation Paul - Esther, le film commence donc par deux courts-métrages : un drame familial par le prisme de l'enfant, puis un "thriller" d'espionnage par celui de l'adolescent. Ces deux segments ne manquent pas d'intérêt, et le réalisateur français y déploie son talent pour la mise en scène.
Il reste ensuite près d'une heure et demie de film, et c'est définitivement trop pour moi, et pour le peu qui s'y passe ; d'autant que les personnages secondaires sont sacrifiés sur l'autel de la relation amoureuse centrale. A l'image du père et de la sœur du héros, qui doivent inexplicablement se contenter de quelques furtives apparitions.
Bref, ce type de cinéma ne s'adresse visiblement pas à moi, quelque puissent être ses qualités et son incontestable singularité.