Inutile de dissimuler plus longtemps mon plaisir. Voir une camionnette Dodge de deux tonnes (poids à vide) s’envoler dans le ciel de l’Oklahoma est un vrai moment de bonheur, surtout quand le conducteur du véhicule est un électeur républicain pur et dur. Si le nombre de tornades augmente je pense que Kamala Harris a des chances d’être élue. Je ne vous cacherai pas non plus que ce plaisir est sans doute le fruit d’un intense sentiment de jalousie puisque je ne suis pas grand, ni blond, je n’ai pas un Stetson sur la tête et que, ultime humiliation, je roule en Dacia. Un petit Français comme moi ne mérite vraiment pas cette magnifique tornade F5. Oh rage ! Oh désespoir !
Blague à part, revenons à ce film, produit par le Boss Spielberg, qui n’est ni meilleur ni pire que les autres blockbusters ayant pour mission de nous faire admirer des éléments naturels déchaînés.
Les invraisemblances sont tellement nombreuses qu’il faudrait un opuscule de trente pages pour toutes les noter, cependant une des plus hilarantes est qu’une héroïne de quarante-cinq kilos ne s’envole pas quand les maisons, oui les maisons, sont réduites en miettes juste à côté d’elle.
Deux scènes sont particulièrement réussies car le lieu où elles se déroulent apportent un vrai bonus au spectateur. Une séquence de rodéo interrompue par une tornade, avec les cow-boys qui virevoltent dans les airs et les taureaux qui chargent dans le vent. Le clou du spectacle arrive à la fin avec une scène renversante dans un cinéma où les protagonistes, plus ou moins bien accrochés aux sièges, sont happés par l’écran, ou plutôt par l’espace vide laissé par l’écran, ce vide étant le symbole à peine caché d’un cinéma américain bourré de dollars mais en panne d’imagination.
Une bonne note pour la musique country, j’aime ça, on a tous des points faibles, qui enrobe bien les péripéties venteuses d’un casting sans génie qui fait le job et d’un metteur en scène qui coche les cases du cahier des charges du film de tornades.