Un après-midi de chien par Kroakkroqgar
‘Dog Day Afternoon’ est un très bon film sur la prise d’otage, mais pas uniquement. L’œuvre de Sydney Lumet traite également de la société américaine dans les années 1970 à travers un fait divers étrangement représentatif.
Le film fonctionne comme un drame psychologique, où l’on suit un groupe de petits braqueurs acculés par la police, groupe que l’on devine vite condamné. En plaçant ces derniers au centre de la narration, le film offre un point de vue intéressant à la situation et prend en pitié les malchanceux voleurs. A la clé, un Al Pacino à la performance impeccable, qui parvient à s’attirer la sympathie des otages et des spectateurs en interprétant un personnage à l’évolution passionnante.
Pour autant, ce n’est pas forcément là que réside le véritable argument du film. Certes, le hold-up et le déroulement de la prise d’otage sont intéressants, les l’état d’esprit successifs de Sonny sont captivants, et le récit parvient à ménager un suspense et une tension efficace. Mais le film est le plus pertinent lorsqu’il éclaire les failles sociétales qui craquèlent l’Amérique dans les années 1970, et encore aujourd’hui. La médiatisation de la criminalité, les tensions entre civils et services de l’ordre, le destin des classes moyennes, l’homophobie : Sydney Lumet met en lumière les facettes sombres du pays avec intelligence. On aurait même préféré que l’œuvre creuse un peu plus dans cette direction, plutôt que de s’égarer dans la relation ambigüe entre Sonny et Léon.
Un référence évidente pour les films de prise d’otage.