Si à titre personnel j'ai suivi "Un beau dimanche" avec un certain intérêt, dans la mesure où les problématiques abordées font écho à mon propre parcours, il faut toutefois reconnaître qu'il ne s'agit pas pour autant d'un bon film.
Cette tranche de vie étalée sur un simple week-end, qui constitue déjà le 7ème long-métrage de Nicole Garcia, comporte en effet bien trop de maladresses pour atteindre ses ambitions et émouvoir véritablement.
Déjà, on ne croit guère à ce personnage central, instituteur dévoué mais instable (Pierre Rochefort, fils de la réalisatrice), qui se satisfait pleinement de son statut de "remplaçant", lui permettant de ne jamais se poser nulle part et de rester sans attaches, ballotté d'une ville à l'autre au gré de ses affectations.
On devine que ce mal-être cache un lourd secret intime, mais il faudra attendre la seconde moitié du film pour en découvrir les tenants et aboutissants.
Entre temps, notre héros mutique et porté sur la fumette va faire la connaissance d'une jeune saisonnière (Louise Bourgoin) qui multiplie les heures de service dans la restauration de plage, quitte à s'éloigner de son jeune fils, lui-même élève dans la classe de notre instit'.
L'irruption de l'ancienne miss météo donne un coup de fouet au métrage, grâce à son naturel et à son charme acidulé, d'autant que le récit s'inscrit alors dans un décor relativement enchanteur, celui d'une station balnéaire du Sud de la France. On suit quelque temps le quotidien estival des personnages, entre le bord de mer et les sorties nocturnes : sans doute la partie la plus réussie d'un "Beau dimanche"...
Sans trop en dévoiler, la suite sera moins réjouissante, Nicole Garcia se perdant dans une confrontation de classes sociales aussi caricaturale que convenue. Le film devient de plus en plus inégal, une scène touchante se trouvant immanquablement suivie d'une autre maladroite, voire grotesque une fois ou deux. A ce titre, la décision finale prise par le héros, expéditive autant que discutable, semble glorifiée par la mise en scène de Garcia, alors que mille objections pourraient lui être opposées.
Mec, avec le parcours que t'as eu, SDF et tutti quanti, tu devrais percuter qu'avec cet héritage, tu pourrais aider plein de gens dans la merde, au lieu de te la jouer égoïste orgueilleux qui voit pas plus loin que le bout de son nez...
Quitte à me répéter, voilà donc un assez joli film qui aura su me parler par le biais des thématiques abordées, mais qui me semble malgré tout peu abouti et peu maîtrisé.