Il est facile de critiquer « Une belle course ». D'ailleurs, je dois le reconnaître : je ne lui trouve pas tant de qualités que ça. On sent l'effort un peu systématiquement, notamment dans les dialogues, et personne n'est réellement dupe que ces flashbacks aussi longs que nombreux sont aussi là pour meubler un scénario globalement léger.
Très mélo voire larmoyant, on se dit également que Christian Carion n'était pas forcément le meilleur choix pour mettre en valeur Paris, d'autant que la dimension nostalgique des lieux n'est pas forcément bien exploitée. Mais bon, ça passe. On ne sait pas trop comment, mais ça passe, on y croit un minimum et le duo Line Renaud - Dany Boon fonctionne, quand bien même la première s'efforce d'avoir une diction impeccable au détriment d'un certain naturel (le contraire de son partenaire de jeu, en somme!).
Finalement plus dramatique que comique, l'œuvre sait aussi se montrer grave lorsqu'il le faut, comme en témoigne le personnage de Madeleine, que la vie n'a pas épargnée. Sans être vraiment subtile ni profonde, cette rencontre entre deux solitudes nous touche, en particulier lors du dénouement, attendu mais fort en émotion (et tant pis pour les violons!). Et cette balade dans Paris, même un peu pantouflarde, reste une promenade qui ne se refuse pas, Carion réussissant au moins l'aspect « j'aimerais que ce moment ne s'arrête jamais ». Sans surprise, mais touchant.