Mon premier pas dans le cinéma de Terrence Malick, non sans quelques appréhensions, notamment sur le rythme. Et j'ai grosso modo vu ce à quoi je m'attendais en allant voir Une vie cachée. Visuellement époustouflant, poétique, mais long.
Passons rapidement sur le point négatif, la longueur. C'est quelque chose d'assez personnel, qui peut être vécu de diverses manières selon les goûts, l'état d'esprit du moment, la fatigue, etc. J'ai du mal à reprocher à Malick le rythme et la longueur de son film, d'autant que je trouve qu'elle est nécessaire pour servir l'expérience cinématographique qu'il propose.
La mise en scène est merveilleuse, avec ces grands angles qui captent des plans vertigineux, notamment sur ces montagnes et autres paysages de toute beauté, mais aussi sur des aspects plus intimistes comme lorsque le couple se prend dans les bras avant que Franz ne parte. C'est très beau mais surtout, ça donne l'impression d'être au cœur de l'action.
C'est là, je trouve, la grande force d'Une vie cachée. Malick parvient, par le biais de sa mise en scène, à capter la dimension la plus pure de l'humanité, ce petit souffle indescriptible, que l'on ne voit pas mais que l'on sent.
Dans une approche très poétique, il questionne ce qui fait la particularité de l'Homme en tant qu'individu à travers des considérations autour de la liberté. C'est ce que représente le personnage de Franz : on peut emprisonner un homme, le torturer et même le tuer, on ne tuera pas ses principes. Et c'est peut-être là la plus primaire des libertés : être ce que l'on pense, penser ce que l'on est.
La bande originale, sublime, vient parfaire une proposition de cinéma démente, une expérience sensorielle qui atteint les sommets. J'ai été pris par l'ennui à certains moments, mais cela n'enlève pas grand chose à un film à la justesse émotionnelle folle.