Film ne reposant exclusivement que sur un scénario très-trop linéaire et plutôt conventionnel, Verdict s’avère rapidement ennuyeux et n’apporte pas grand-chose en terme de mise en scène de la part d’un André Cayatte fatigué qui filme mollement un Jean Gabin lassé qui ne s’investit que partiellement dans le rôle de ce juge d’instruction partagé entre son propre honneur carriériste et sa vie privée bouleversée par l’enlèvement de sa femme organisé par la mère d’un jeune assassin qu’il est sensé condamner.
D’une opposition sensément tendue entre deux monstres sacrés du cinéma que furent la sublime Sophia Loren et le « vieux » Gabin, Cayatte ne parvient qu’à exploiter une tirade molle et sans réelles convictions si ce n’est de mettre en application les évidences d’un script linéaire comme pas possible.
En résulte un film qui vivote sur les évidences de son fil conducteur, une intrigue dans laquelle les protagonistes ne semblent pas si bouleversés que ça, sans jamais réellement exploiter les possibilités de mise en scène, notamment les tensions que pouvait présager la situation dans laquelle ils se trouvent.
Cinéaste du plaidoyer par excellence du cinéma français, André Cayatte était beaucoup plus à son avantage dans des films comme Justice est faite ou Le Dossier Noir, moins lassé et désillusionné qu’il était sans doute.