Manoel de Oliveira assis devant sa machine à écrire tape le découpage de son « prochain film » Non, ou la vaine gloire de commander (qui ne sortira finalement que 10 ans plus tard), il réfléchit à Angelica (qu'il ne fera que trente ans plus tard). Puis le cinéaste s'interrompt, tourne la tête et s'adresse directement au spectateur présent dans la salle. L'effet est troublant de voir le cinéaste de 73 ans décédé à 108 ans venir faire quelques confessions sur sa vie, sur la place de Dieu dans son parcours et sur la femme, sur ses amis, sa famille et sur Paulo Rocha. D'abord mal à l'aise, Manoel de Oliveira se décontracte puis s'amuse à raconter ses mémoires, dans une forme d'autobiographie où les anecdotes se succèdent, depuis 1904 jusqu'à 2015, dans un vrai ton de comédie. Il présente des films, assemblages d'images personnelles et de films de famille. Visite ou Mémoires et confessions est aujourd'hui projeté en numérique, dans un beau DCP 4K, mais c'est très émouvant d'entendre à côté de sa voix le son mécanique du petit projecteur personnel, un son que l'on n'entend plus et qui a rythmé tant de spectateurs lors de séances de cinéma.
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