"Vivre sa vie" est le portrait d'une femme baptisée Nana, prénom qui peut tout autant désigner la conjointe dans la vie de Godard, qu'en référence à Zola, la femme populaire des années 60. Séparée de son mari, travaillant dans une maison de disques at ayant besoin d'argent, le jeune et jolie Nana (Anna Karina, donc) déambule, discute, fait des rencontres avant de faire ses premiers pas, très candidement,
dans la prostitution. Ce milieu de la prostitution où la femme reçoit docilement la volonté des hommes, clients et proxénètes.
(un thème qui atteindra son paroxysme dans "Sauve qui peut (la vie)" avec Isabelle Huppert) sert peut-être à Godard de révélateur des femmes (ou d'une femme, la sienne?). Le parcours de Nana n'étant pas des plus communs, on n'y verra pas en tout cas une expression de la femme contemporaine.
Un film de Godard attise forcément la curiosité du cinéphile mais le propos de "Vivre sa vie" reste peu explicite et, en l'état, embrasse trop de thèmes et d'idées non approfondies, lancés un peu à l'emporte-pièce. Cette sensibilité féminine qui se dessine à travers la composition d'Anna Karina reste vague, mystérieuse.