Ne connaissant de Gregg Araki que « Kaboom », je suis allé voir ce « White Bird » en imaginant un film un peu dans le même état d'esprit, ce qui fût en définitive loin d'être le cas. Classique sans être convenu, ce portrait d'une adolescente est bien réalisé, peuplé de personnages intrigants et interprétés avec talent (mention spéciale à Christopher Meloni), le tout sans être trop lisse ou innocent. Scènes de rêves envoûtantes contrastant joliment avec la dimension maussade du quotidien, passage à l'âge adulte et relations amicales comme sentimentales sont également abordés avec justesse et une certaine sensibilité, sans qu'Araki ne renonce pour autant à son regard lucide et désenchanté sur l'humain. On aurait quand même espéré quelque chose de plus original, plus détonnant, moins « propre » de la part de l'auteur, faisant preuve de personnalité sans jamais se lâcher réellement. Après, peut-être que le sujet ne s'y prêtait pas totalement non plus, mais j'avoue que si j'ai passé un bon moment, intelligent, intrigant, j'attendais donc encore plus, surtout après une œuvre aussi dingue que « Kaboom ». Très fréquentable quand même.