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On retrouve dans 'White Bird in a Blizzard' toutes les caractéristiques des films de Gregg Araki : bande-originale aérienne, acteurs à la plastique impeccable, mise en scène splendide. Toutefois, le réalisateur parvient à créer la surprise à travers un thriller au rythme étonnant.
En effet, le récit prend place dans une atmosphère ouaté où souvenirs désordonnés et rêves énigmatiques se mêlent au fil de l'histoire. Le suspense est presque totalement oblitéré par la nonchalance et la mélancolie des personnages. Et pourtant, Gregg Araki met bien en place un thriller subtil, en répétant les messages cryptés (les visions dans la neige), en mettant ingénieusement en place les éléments du récit (le cadenas, le réfrigérateur), et surtout, en se jouant du spectateur avec une douce acidité.
En outre, 'White Bird in a Blizzard' dresse une peinture sociale pertinente des classes moyennes des banlieues américaines. Non sans rappeler 'American Beauty' (jusque dans son twist), le mal de vivre d'Eve ou l'adolescence de Kat font écho aux crises identitaires de chacun.
Pour servir cette oeuvre étonnante, la direction des acteurs est sans faute. Shailene Woodley explose en livrant une performance étonnamment parfaite, Eva Green est comme toujours excellente, et le reste du casting ne dénote pas.
Une étonnante réussite.