La capacité de renouvellement relève de l’apanage des réalisateurs malicieux. Mais explorer de nouveaux horizons n’entraine pas toujours l’abandon de ses thématiques phares. Gregg Araki a grandi. L’éternel adolescent s’est assagi et n’a plus besoin d’inscrire son propos dans un cadre provocateur pour magnifier sa veine alternative. On lui a reconnu, soit. Son souci de l’identité perturbée par la puberté qui draine une armée d’hormones, le voilà apte à le représenter, plus subtilement, au creux d’écrins purs.
Quelle meilleure opportunité que l’adaptation d’un ouvrage pour se frotter aux canons du cinéma ? Avec des fondements rectilignes à envisager, la créativité d’Araki se bride juste ce qu’il faut. Un zeste de folie transcende donc l’œuvre originale de Laura Kasischke. L’histoire de Kat (Shalene Woodley), prénommée ainsi car sa mère rêvait davantage d’un chat (cat, en anglais) que de progéniture. Quand cette génitrice indigne disparait subrepticement, sa fille et son mari s’en inquiètent à peine. La routine proéminente plombe ce bled qu’ils habitent où l’on s’accommode de tout. Lorsqu’on n’y parvient pas, la démence prend le dessus. C’est arrivé à la mère de Kat, campée par une Eva Green aussi terrifiante que dans Sin City 2. Quant au choix de Woodley, déjà cadenassée par le star-system dans sa vraie vie, il parfume d’ironie ce carcan plan-plan.
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