Avant de découvrir "White bird in a blizzard", je ne connaissais ni le réalisateur Gregg Araki, ni la comédienne Shailene Woodley (hors promo de ces films précédents).
Autant dire que je suivrais désormais la carrière de ces deux-là avec intérêt...
Le premier atout de ce onzième long-métrage d'Araki, adaptation d'un roman de Laura Kasischke, c'est son casting remarquable : chaque personnage est incarné à la perfection, à l'image du méconnu Shiloh Fernandez, impeccable dans le rôle du petit ami pas très futé et ambigu.
Eva Green est formidable en desperate housewife évanescente et frustrée, un rôle plus âgé que la jeune française, qui le tient pourtant sans souci.
Christopher Meloni campe son mari balourd et transparent, un rôle où il excelle, notamment dans ses mouvements et ses déplacements pachydermiques.
Enfin, Shailene Woodley éclabousse le film de tout son talent, parfaitement à l'aise dans la peau de cette adolescente sexy qui découvre sa sensualité, et qui semble insensible au drame qui se joue autour d'elle.
Gregg Araki signe quant à lui une mise en scène idéale, qui outre magnifier ses acteurs, offre un cadre splendide à son histoire, entre banlieue pavillonnaire middleclass réaliste à la "American beauty", et reconstitution onirique et ultra colorée de la fin des eighties, s'appuyant sur une bande originale ad hoc (Depeche Mode, The Cure, Joy Division...)
En dépit de toutes leurs différences, j'ai retrouvé dans l'atmosphère ouatée et l'esthétique colorée de "White bird" quelques similitudes avec le "Spring breakers" de Harmony Korine : de ces deux œuvres émane une certaine mélancolie liée à la fin de l'adolescence...
Je recommande donc sans réserve "White bird in a blizzard", cocktail de drame et de comédie noire, sur fond de thriller familial captivant, j'ai omis de le souligner.