Je ne dis pas ça parce qu'en ce moment j'ai une tronche qu'on dirait que je me suis rasé avec une biscotte mais j'adore les loups-garous. Me souviens même que j'en avais demandé un à mes vieux, pour Noël. J'ai eu un berger malinois, fort sympa mais qui se prenait pour un kangourou. Crois-moi, t'avais l'air d'un con d'aborigène quand tu le sortais...
Le Loup-Garou est mon monstre préféré donc. Sauvage, hirsute, totalement incontrôlable, gueulard, frappé par une malédiction sans échappatoire autre que la mort. Et il est super mal peigné. J'aime bien.
C'est autre chose que la vie éternelle à boire du résiné dans des verres à pied en se complimentant sur la longueur de ses canines acérées ou sur le teint vitreux de la peau diaphane de Jérémie, le petit nouveau qu'a l'air super sympa en plus d'être vachement mignon, où on peut suivre le tracé de son réseau veineux d'un coup d’œil. Miam miam, il s'rait pas déjà froid j'en aurais fait mon 4 heures.
Non non non mon pote. Le loup-garou n'est pas là pour rigoler.
Les Lycans ne sont pas des créatures à se faire des bigoudis, à se mettre du talc sur les bajoues ou le joufflu, à préférer le tamisé du salon d'un château où ça papote du temps jadis avant d'aller se coucher dans un cercueil à la con.
Non, lui, c'est la fougue, la sauvagerie, les membres qu'on arrache, les ventres qu'on déchire, les têtes qu'on déboulonne d'un coup de papatte, les hurlements, la transformation, les vêtements qu'on déchire, la lune pleine et les larves humaines effrayées, apeurées. Devenir un animal. Et quand il se réveille, c'est à poil dans un fossé.
Bon, là ils prennent Benicio pour jouer la bête. Del Toro et ses samsonite sous les yeux. Un taureau pour jouer un loup. Bien vu le contre emploi. Il traverse le film comme si c'était un spectre, et semble assez peu concerné. Étonnant, pour un mec en tête d'affiche. Mais passons. On s'en bat les lobes de lui, en fait, faut qu'il y ait du Wolfman.
Pour jouer le papa bovin, Anthony Hopkins. Qui cabotine comme s'il ne savait désormais plus faire que ça. Mais a-t-il déjà été capable d'autre chose ? Là quand même, il y a une variante. Il joue du piano.
Ils ont mis une moustache de chez moustache au roi des Elfes et il joue le flic, celui qui a toujours les sourcils qui circonflexent.
Et puis il y a une jolie brunette qui manque de monde au balcon, mais qui est chouette quand même.
Du vieux village anglais en vieilles pierres avec de vieux autochtones qui complotent, qui médisent, qui colportent, des gitans comme on les voit à Hollywood, limite accueillants. De la pleine lune aussi, du manoir, des balles en argent. Mais peu de Wolfman...
La tentative est louable, respectueuse mais manque cruellement de souffle, d'une flamme.
Ce petit feu qui transforme les soirées froides où manque la chaleur des contacts en ces soirs de joie où ça peut tourner à la partouze tellement on se frotte.
Je ne sais pas si je suis clair. Là, tout le monde fait sa petite affaire dans son coin. C'est gâché, et c'est dommage.