Après l'excellent « X-Men : le Commencement » signé Matthew Vaughn, je voyais mal le retour de Bryan Singer sur la franchise se conclure par une franche réussite, la carrière de celui-ci n'ayant été quasiment que déception depuis « Usual Suspects ». Et pas vraiment de surprise, cette suite est effectivement inférieure. Moins intense, moins personnel et surtout inégale : tout n'est clairement pas parfait, notamment à travers une ouverture très « boum-boum-pan-pan » plutôt lourdingue.
Reste que « X-Men : Days of Future Past » peut compter sur un point faisant régulièrement défaut aux blockbusters hollywoodiens actuels : son scénario. Le voyage temporel est en soi toujours un sujet passionnant, mais lorsqu'il est bien traité et procure pas mal de possibilités, qui plus est ancré dans un contexte historique précis, cela devient vraiment fort. Là-dessus, le film réussit vraiment son coup et procure pas mal de plaisir, surtout qu'il a beau avoir perdu pas mal de son brio à travers les années, Singer reste un professionnel et un technicien habile, notamment à travers quelques scènes d'action valant le détour.
Après, le traitement des personnages est inégal et on se perd parfois dans des considérations mineures, l'absence d'un véritable « auteur » derrière la caméra se faisant alors ressentir. On notera toutefois un Wolverine plus nuancé et mieux joué que d'habitude par Hugh Jackman, ainsi qu'un méchant tout à fait convenable et lui aussi interprété avec talent par Peter Dinklage. Des lacunes donc, mais le contrat est toutefois largement rempli, parce qu'on s'est « simplement » donné la peine de nous raconter une (bonne) histoire et pas simplement de nous submerger d'effets spéciaux, aussi impressionnants soient-ils : à bon entendeur...