Le prologue est sombre, brumeux :c'est un futur proche, post apocalyptique et peu reluisant... Les mégalopoles ne sont plus que des ruines, vestige d'un affrontement planétaire sans-pitié. Traqués inlassablement par les sentinelles, des robots indestructibles, les mutants de même que l'espèce humaine qui a osée se rallier à leur cause, dépérissent désormais lentement, entassés dans de gigantesques camps de concentration. Et nous sommes témoins de l'éradication d'un petit groupe de mutants, durant laquelle on se rend compte que les sentinelles s'adaptent aux mutants qu'elles combattent ne laissant aucune chance à ce groupe aussi puissant soit-il.
Il reste donc une poignée d'irréductibles, parmi lesquels nos héros qui essaieront de retarder l'inévitable. Il n'y a cependant plus aucun futur pour eux dans ce monde-là au point que Magnéto et le Professeur X, alliés de circonstance, décident d'abattre leur ultime carte : Envoyer Wolverine les prévenir un demi-siècle plus tôt afin d'empêcher le projet sentinelle d'aboutir ... Et d'éviter l'extinction de la race mutante comme humaine.
Telles sont les première images de ce nouveau X-men, dans lequel Bryan Singer signe sont retour aux commandes et ça se sent. Car même si les 15 premières minutes de ce nouveau X-men se passent dans un futur assez proche, c'est bien à une suite direct de X-men Le Commencement se passant 11 ans après la crise des missiles de Cuba que nous avons affaire ici. Place maintenant au seventies et ses versions altérées de la Guerre du Vietnam et de l'assassinat de JFK. Et si le premier X-men de cette nouvelle trilogie ( Voir la scène post-générique du film introduisant le personnage d'Apocalypse pour un prochain volet ) était plus tourné vers les origines de Magnéto, dans Days of the Future Past ce sont les origines du professeur X qui sont misent en avant, sans pour autant faire abstraction d'un scénario très complet.
C'est donc avec une trame scénaristique très ambitieuse que le réal' des deux premiers volets fait son come back. Et s'il n'y a, à priori, rien de plus risqué que d'incorporer des voyages temporels dans une saga qui compte déjà tant de faits établis, on ne peut que constater au terme des 2h10 de spectacle la cohérence sans faille du récit. Mieux, en se fixant ce véritable défi, Singer donne à son blockbuster une envergure bien supérieur à nombre de ses concurrents.
Loin de se cantonner au simple registre du film de super-héros, Days of Future Past est un véritable film d'anticipation à la fois sombre et fun : d'un coté, les terribles affrontements futuristes face aux sentinelles impressionnants par leur brutalité et leur chorégraphie à la noirceur ingénieuse, et de l'autre certaines séquences apportant au contraire une touche d'humour irrésistible. C'est notamment le cas lors d'une scène grandiose consacrée au Vif-Argent, tournée avec la fameuse caméra Phantom capable d'enregistrer 3600 images par secondes.
Véritable lettre d'amour aux fans de la première heure qui multiplie clins d'oeil et références aux précédents opus, X-men : Days of the Futur Past constitue sans l'ombre d'un doute l'épisode le plus abouti de la franchise. Réussi en tout point, le film marque magistralement le retour de Bryan Singer à la tête de la saga mutante. Avec ce film, la Fox met la barre très haute pour ses concurrents Marvel et DC Comics, qui inévitablement ont du pain sur la planche pour se remettre à niveau !!!