Zero Theorem par Le Cinema du Ghetto
De Zero Theorem n’émerge pas un renouvellement stylistique évident que Terry Gilliam entretient et développe avec ferveur depuis les années post Monty Python. Le réalisateur de L’armée des 12 singes (1995) ou encore de Brazil (1985) nous présente avec réussite une nouvelle partie de son univers, dans les bas fonds d’une société dystopique. Qohen Leth (Christopher Walken) vit reclus dans une chapelle abandonnée, attendant frénétiquement l’appel téléphonique censé lui apporter les réponses à l’Existence. Ce nouveau Londres est sous la surveillance de Management (Matt Damon), l’employeur de Qohen.
La trame scénaristique n’est pas sans rappeler celle de Brazil, elle même inspirée du roman culte de Georges Orwell, 1984. Le personnage central est à l’antithèse du héros conventionnel, frêle, peureux, solitaire et toujours au service d’une entreprise colossale. La démesure est tellement évidente que notre personnage ne se la représente pas. Travail aliénant, patronat agressif et omniprésent voir omnipotent (les références au Big Brother d’Orwell sont explicites), réalité déformée, pulsion plutôt que sentiments favorisée par une publicité violente et intrusive. L’homme étant un champion de la survie il arrive à s’adapter à toutes les situations, pour Qohen qui se questionne sur son existence, cette vie devient trop écrasante et les réponses se font désormais nécessaires. Une exploration, poussée par des sentiments nouveaux, qui va lui faire découvrir les rouages de la réalité.
L’essentiel du film repose sur le rapport de l’homme à la foi, le théorème zero étant la formule qui, si elle est égale à 0, validerait toutes les précédentes et prouverait à l’homme que son existence n’est pas le fruit du hasard. C’est aussi ce type de formule que nos astrophysiciens s’efforcent de nos jours de déceler. Une combinaison de plusieurs formules afin d’éviter le moindre hasard. Pour Qohen l’insolvabilité de la formule est un choc, lui qui a toujours cru à l’appel qui résoudrait toutes ses questions existentielles, est tout d’un coup confronté à l’absurdité de l’existence, la vie est le fruit du hasard, l’homme n’est pas l’aboutissement ni le passage d’un long processus commençait il y a 13,8 milliard d’années.
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