Final Fantasy VII: Rebirth
7.9
Final Fantasy VII: Rebirth

Jeu de Square Enix (2024PlayStation 5)

Quatre ans après FFVII : Remake, c'est donc en 2024 que débarque FFVII : Rebirth, la suite tant attendue de son aîné, second volet d'une trilogie visant à revisiter, récrire et refondre l'un des plus grands jeux de l'histoire vidéoludique, en tout cas pour beaucoup de joueurs. Mais là où le premier effort de reconstruction du mythique soft de Square Enix permettait de jouir d'une des plus belles villes numériques, la belle Midgar, et d'y déambuler à outrance, est-ce que cette suite en monde ouvert tient toutes ses promesses ? Ce qui est sûr c'est que cette critique considère le jeu de 2024, et uniquement lui, car oui, certains joueurs comme la personne qui rédige ces quelques lignes ne se sont (à tort) pas penchés sur son illustre grand frère de 1997, ou en tout cas pas jusqu'au bout.

De l'art de complexifier les choses

Final Fantasy VII : Rebirth place le joueur directement dans la continuité des évènements survenus dans le Remake. Nos héros ont donc laissé Midgar dans un piteux état, et c'est, réfugiés dans le village de Kalm que Cloud et ses compagnons de route, prennent place en ce début d’aventure. Juste avant cela, il est bon de préciser que le tout début du jeu vous permet de jouer le jeune Zack Fair, portant son acolyte Cloud alors très affaibli vers Midgar justement. Pour toute personne non initiée à l'univers de ce septième Final Fantasy ou plutôt de son aîné de 1997, il faut reconnaître que la situation est plutôt déroutante d'entrée de jeu. Très difficile à expliquer ou justifier dans une temporalité qui se baserait purement et simplement sur le Remake de FFVII, cette mise en bouche de l'épisode Rebirth perd un peu tout joueur non familier à la licence. Univers parallèle, multivers, rêve ? On est en droit de se demander où l'on se trouve. Et le jeu n'aura de cesse de faire alterner l'aventure originelle rehaussée visuellement et scénaristiquement, avec quelques séquences mettant en place Zack et deux personnages principaux de l'histoire. Est-ce que cela apporte quelque chose au FFVII de 1997 ? En bien, en mal ? Seuls les puristes jugeront. Mais force est de constater que pour un joueur non initié au lore du jeu, cela apporte pas mal de questionnements et de confusion tout au long du jeu, même si quelques "explications" vous seront fournies le moment venu. Peut-être que plus de simplicité et de fidélité au scénario original aurait été appréciable.

Une réalisation inégale

FFVII : Rebirth ne compte pas parmi ses points forts sa réalisation graphique. Elle n'est pas médiocre sur toute la durée de l'aventure loin de là, mais il y a un contraste saisissant entre le vide et la platitude que propose la plupart des zones ouvertes du jeu, et la beauté ainsi que le soin apportés en revanche aux villes. Donc non, le jeu ne brille pas par son côté graphique, en tout cas pas sur toute la longueur, et c'est bien dommage. Pour ce qui est du game design, on oscille entre vieux écueils des open worlds pré Zelda : Breath of the wild et générosité des développeurs pour leur communauté. Attendez-vous à devoir compléter de vastes étendues vides où l'on vous demandera de grimper à des tours d'activation, de trouver des cristaux d'Esper, ou encore des puits de vie etc. etc. Tout ça est très redondant et à la limite de l'acceptable en 2024, et contraste énormément avec toute la générosité dont le jeu fait preuve à contrario. Ainsi le Gold Saucer est par exemple un véritable petit Disneyland, les mini jeux présents dans le monde sont super sympas, et moult défis vous y attendent. Le jeu propose également un mode de courses de chocobos vraiment complet et plaisant, ainsi qu'un jeu de cartes nommé Queen's Blood aux mécaniques très avancées et hyper prenant ! Le jeu n'a de cesse d'alterner entre le chaud et le froid en terme de réalisation. Du point de vue des combats en revanche c'est un sans faute. On prend la recette qui avait fait fureur en 2020 pour le Remake et on l'agrémente d'améliorations bienvenues comme les actions synchronisées qui permettent à deux alliés de combiner leurs compétences pour sortir des combos puissants et toujours plus stylés les uns que les autres. Le studio a vraiment su bichonner sa recette et les combats sont assurément l'un des très gros points forts du jeu. C'est frais, dynamique et hyper péchu manette entre les mains. Côté musiques, on est probablement dans ce qui s'est fait de mieux dans le jeu vidéo jusqu'à ce jour, il faut le reconnaître. Les compositions phares de Nobuo Uematsu sont réorchestrées et tous ces thèmes mythiques collent une fois encore parfaitement à l'univers du jeu ainsi qu'aux émotions de ses protagonistes durant les diverses épreuves physiques ou émotionnelles qu'ils traversent. C'est du très grand art.

Attrape-moi si tu peux

Côté scénario, on pourrait prendre un raccourci rapide pour FFVII : Rebirth, qui comme pour son aîné Remake vous fera courir après l'un des plus charismatiques antagonistes du jeu vidéo, Sephiroth bien sûr. Mais le jeu, sous couvert de cette course poursuite éternelle, vous permettra en réalité de visiter tout un monde, aux régions variées avec des villes au design soigné. Vous creuserez également les passés de Red XIII, le chien mutant du docteur Hojo ou encore de Barrett, le leader du groupuscule Avalanche, ou éclairerez davantage les motivations d'autres personnages de l'aventure. C'est très bien amené et réellement appréciable et on a toujours plus d'empathie pour les différents protagonistes de l'équipe que l'on joue.

Conclusion

Non dénué de défauts majeurs dans sa réalisation, et plaçant le joueur face à des questionnements scénaristiques qui trouveront, on l'espère, une explication dans le troisième et dernier volet, FFVII : Rebirth est un bon jeu qui en dépit de ses mécaniques un peu grinçantes, permet au joueur d'explorer un monde complet et riche et de se faire plaisir lors de combats toujours plus dynamiques. Les personnages et l'aventure sont immersifs à souhait et nous font oublier les quelques points négatifs qui ne nuisent pas au voyage proposé. Quelques longueurs en monde ouvert, mais l'aventure est belle et bien là et vous tiendra en haleine durant des dizaines d’heures !

OhDaeSoo
8
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le 23 août 2024

Critique lue 51 fois

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