Devil May Clive

Je ne saurai vraiment pas dire quelle impression globale ce jeu m'a laissé.
J'ai adoré certains persos (Elwin, Clive, Joshua, Torgal, Byron, Dion, Gav), je suis mitigé pour d'autres (Jill, Cid, Mid, l'empereur de Sangbreque, Anabella) et carrément déçu par le reste (à commencer par Benedikta, Hugo, Sleipnir, Barnabas et Ultima).
J'ai bien aimé ce que proposaient Sangbreque et le Royaume de Dalmequie en terme de décors, je suis un peu plus froid vis à vis de ce que nous montre Rosalia et Valoed.
Y'a d'autres décors pas mal mais soit on ne les visite pas (Oriflamme et Randela qui auraient pu nous offrir le minimum syndical de deux villes explorables), soit on les visite en ruine (Rosalith, Kanver, Port-Gemeau), soit on ne sait même à quoi il ressemble (le royaume de Fer).
J'ai adoré certaines tournures de scénario, notamment quand Clive reprend le rôle de Cid et les gens du repaire sous son aile, globalement tout ce qui touche à la politique me plaît jusqu'au traité de paix entre Sangbreque et la Dalmequie, mais dès que ça part dans des délires de d'humanité en quête de libre arbitre face à dieu, ça devient ridicule.
Yoshida dit ne pas aimé le genre du JRPG et ne pas vouloir que son jeu y soit associé et pourtant il est tombé dans le pire travers du genre, même la comparaison avec GoT et les marcheurs blancs qui finissent par rendre caduques toutes intrigues géopolitiques, n'est pas pertinente, vu que GOT prend bien le temps de teasé les marcheurs blancs dès le premier épisode et que ça reste une menace plus terre à terre qu'un extraterrestre qui voyage de planète en planète en quête de trouver la terre promise et le réceptacle parfait. Après on sent aussi un hommage à Berserk dans le délire du libre arbitre, mais bon Yoshida n'a vraiment pas le talent de Miura pour traiter un sujet pareil.
Enfin viennent les deux gros soucis du jeu, les deux à avoir été pointé du doigt dans quasiment tous les test et qui ont sûrement coûté le 90+ méta et une potentielle nomination au GOTY : la structure et le rythme.
La structure c'est du jamais vu, un putain de jeu vidéo qui nous rappelle constamment qu'on est dans un JV en nous demandant sans cesse d'utiliser une World Map pour passer d'un lieu à un autre, même quand celui-ci est à quelques pas, c'est complètement anti-immersive, anticlimatique, anti-narration fluide, anti tout.
Le rythme c'est du Roller Coaster mais en jouant bien sur les mots, donc pas dans le sens où c'est manège court mais intense qui nous fait décrocher notre mâchoire du début jusqu'à l'arrivée, mais dans le sens où dans un Roller Coaster on monte et descend constamment, donc Yoshida n'a pas vraiment menti.
Plus sérieusement, le jeu aurait clairement gagné à durer moins de temps et se concentrer sur ses gros segments, je suis pas contre du contenu annexe mais il doit rester annexe, y'a rien de pire que de se prendre un tunnel de quêtes de MMO fadasse à la réalisation PS2 quand le jeu dans ses moments clés est un modèle d'épicness et de débauches visuelles.
Et la quête avec Mid cette grosse blague, toute sa quête converge vers un aéronef... En maquette.
Sûrement un des nombreux trucs prévus à l'époque où le jeu devait tenir sur deux CD, mais supprimé par la suite.
Bref voilà j'aurais adoré dire que c'est un chef-d'œuvre et le premier FF pleinement satisfaisant qu'on ait eu depuis FFX, mais ce n'est pas le cas, à croire que cette licence est définitivement maudite depuis la fusion avec Enix.