17 juin
Bon, vu qu'il faut bien commencer quelque part , je vais m'attaquer à Risk of Rain le premier jeu officiel du studio indépendant Hopoo Games (Paul Morse et Duncan Drummond) sorti fin 2013. C'est donc après presque 3 ans dans les rayons que je vais tenter de vous convaincre que ce jeu mérite une place dans votre bibliothèque.
Mais tout d'abord Risk of Rain qu'est ce que c'est ? RoR est un jeu action-plateforme dont la difficulté évolue par palier en fonction du temps. Lors d'un début de partie le joueur choisit tout d'abord une classe parmi celles proposées (au début c'est commando obligé mais les autres sont à débloquer) et une fois son choix effectué, il est largué dans un niveau, choisi au hasard, parmi une liste plutôt restreinte, chaque niveau possédant ses propres maps.
Une fois apparu, votre but sera d'atteindre le portail (placé aléatoirement) afin de faire apparaître un boss et d'accéder au niveau suivant. Mais dans chaque niveau sont dispersés des coffres et statues permettant d'obtenir des buffs sous formes d'objets (il y en a vraiment plein avec des effets très variés) en échange d'une certaine quantité de pièces. Ces dernières sont récupérables sur le cadavre des monstres que vous venez d'envoyer dans l'autre monde. Malheureusement pour le pauvre joueur, sa fortune durement accumulée n'est pas conservé lors du passage vers un autre niveau et se transforme en expérience à un taux très faible. Il est donc plus rentable de dépenser sa fortune en objets plutôt que de la transformer en expérience ( tout en sachant que level up augmentera vie attaque et vitesse).
Le joueur se trouve donc face à deux options : Rester longtemps dans un niveau afin de récupérer une grande quantité d'items au détriment d'une difficulté plus élevé ou rusher le niveau sans laisser le temps à la difficulté d'augmenter mais en ramassant peu ou pas d'objets risquant ainsi le bottage de train express.
Pour optimiser ses parties, le joueur doit donc concilier la récolte d'objets et une découverte rapide du portail. C'est donc un équilibre qu'il vous faudra trouver, si vous désirez atteindre le boss final avec une difficulté adapté et un nombre conséquent de buffs.
Je le confesse, lors de mes débuts avec Risk of Rain, je n'arrivais pas à trouver cet équilibre car je m'obstinais à vider les niveaux de leurs items. De plus je redoutais une certaine répétitivité, les hordes de monstres me submergeaient et je ne faisais même pas attention aux effets des items que je ramassais. C'était mal parti pour que je passe plus de quelques heures sur le jeu.
Mais au fil des runs, j'ai fini par comprendre le fonctionnement son fonctionement, à connaître les attaques des différents mobs et à développer des stratégies.
J'ai donc pu commencer à débloquer de nouvelles classes ainsi que des artefacts. Ces deux éléments sont indispensables car il casse la répétitivité du jeu en permettant ,grâce aux classes, des possibilités d'approches variés en fonction des préférences du joueur. Quant aux artefacts, ce sont des items que vous pourrez ramasser dans des lieux cachés sur certaines maps, si l'architecture du niveau le permet.
Une fois récupérés, vous pourrez découvrir leurs effets dans le menu de sélection des personnages. Un artefact seul ou combinés à d'autres peuvent complètement faire évoluer votre manière de jouer. Et c'est là selon moi l'ingéniosité du jeu qui permet de personnaliser ses runs.
-Par exemple l'artefact de "Commande" permet de choisir l'objet contenu dans le coffre au lieu d'obtenir un drop aléatoire. Et ça change tout car vous pouvez maintenant mettre en place des stratégies plus complexes en privilégiant certains objets à d'autres qui seraient plus adaptés à la situation ou à votre classe et qui forme des combos intéressants.
Maintenant que j'ai présenté le jeu dans ses grandes lignes je vais pouvoir parler d'un sentiment qu'il procure durant les runs : La sensation de puissance grandissante.
Lorsque vous commencez une partie, peu importe votre classe, vous n'êtes qu'un minuscule sprite à peine visible dans un monde immense qui cherche à vous étriper par tout les moyens. Ces éléments induisent un contexte de survie dans des conditions inégalitaires tant vous risquez la mort dès que les monstres se font un poil trop nombreux ou que vous ne bougez plus.
Mais au fur et à mesure que vous avancerez de niveau en niveau, vos réserves d'objets et vos statistiques augmenteront en parallèle de la difficulté. Mais cette dernière a un palier maximal tandis que vous non. Et c'est ici qu'un nouvel aspect du jeu se révèle vraiment car libéré du fardeau de la jauge vous collectez frénétiquement chaque item décuplant à chaque fois vos capacités.
Les monstres qui vous poussaient à la prudence ne sont plus que de vulgaires "sac de frappe" que vous décimerez les uns après les autres renversant ainsi radicalement le rapport de force qui s'était instauré en début de partie.
Ce passage de la proie au prédateur m'a donné une impression de toute puissance ,que je recherchais en jouant des runs toujours plus longues, et qui restera le souvenir le plus marquant que j'aurais de ce jeu.
Je m'attarde aussi sur la direction artistique et le sound design que j'ai trouvé absolument géniale tant ils instaurent une ambiance à la fois paisible au début de la partie et frénétique au fil des combats. L'esthétique visuelle fait plaisir aux mirettes grâce à son souci du détail et, peut-être qu'à défaut d'apprécier le jeu en lui même vous prendrez plaisir à contempler les décors "pixel art" de toute beauté. La musique créé par M.Chris Christodoulou viendra même vous hypnotiser au fil des runs poussant la recherche de puissance toujours plus loin.
Risk of Rain sans être exempt de défaut, notamment son côté abrupt dans les premières runs, ses quelques bugs et sa répétitivité dans les attaques, induit un vrai sentiment de progression et de puissance tant il est jouissif de passer de la proie au prédateur. Mais il n'est à mettre que dans les mains des plus frénétiques car le côté très speed et presque brouillon peut en agacer certains et les pousser à ranger RoR dans la catégorie "Jeu pour bourrin écervelés".