Débarqué sur micro-ordinateur au milieu des années 80, j’ai eu peu de contact avec les jeux d’Aventure/RPG comme nous les dénommons aujourd’hui, j’ai été bercé par une première expérience sur Game Boy avec Zelda : Link’s Awakening et Mystic Quest. Ensuite, au début de ce siècle, avec Final Fantasy sur PlayStation, j’ai reçu l’instruction minimale sur le sujet : des scénarii forts, des personnages attachants, de vastes mondes à explorer, des casse-tête, des objets magiques et des armes à upgrader.
Les deux premières consoles de Sony m’ont permis de découvrir d’autres jeux similaires. Au moment de passer à la génération suivante, j’ai du me rendre à l’évidence : les jeux d’aventure/RPG colorés comme je les aime ne se bousculaient plus au portillon. Le nouveau Final Fantasy XIII s’annonçait bien différent de l’épisode précédent et c’est le titre Eternal Sonata de Namco qui m’a aidé à passer le cap vers la Next Gen.
Si je m’étends sur mon itinéraire de gamer hors-norme, c’est pour vous aider à comprendre comment j’ai appréhendé l’expérience Tales of.Peu mise à l’honneur en Europe, cette série est apparue sur Super Nintendo en 1995 avec Tales of Phantasia. Aujourd’hui, elle propose plus de 20 titres dérivés. Son style coloré et Manga m’a souvent interpellé, au vu des screenshots disponibles sur la toile. Malheureusement, seuls 6 titres ont traversé les océans jusqu’à nos contrées, dont à peine 4 en français. De surcroît, ils ont été portés sur des consoles dont je ne disposais plus. C’est pourquoi je n’ai jamais eu la possibilité de tester une de ses nombreuses déclinaisons.
Dans une introduction très J-Pop et Animation Nipponne, l’aventure commence, à l’instar d’un générique de dessin animé. Le clip est de qualité, et l’on retrouvera une série d’animations de ce genre pour ponctuer l’aventure. Ceci dit, à titre personnel, ce n’est pas du tout le type d’éléments qui me font vibrer ou me donnent envie de jouer. Ce sentiment s’envole rapidement une fois arrivé dans l’environnement 3D. La mise en bouche est plaisante. L’aventure démarre entre forêt, colline fleurie et paisible village où l’éphèbe Asbel et son frère rencontrent une jeune fille qu’ils appelleront Sophie. Tout en douceur vous pourrez vous familiariser avec le gameplay du jeu.
La partie exploration se veut assez proche d’un Final Fantasy IX ou plus récemment d’un Eternal Sonata, tout en parcourant un univers basé sur des scènes en 3D aux déplacements imposés. Vous y rencontrez quelques ennemis en balade, des personnages avec qui discuter et des objets à ramasser. Fouillez bien, de nombreux coffres se cachent dans les décors, ce qui rappellera encore un peu plus les deux titres RPG cités plus haut. J’apprécie tout particulièrement ce genre d’épopée où je ne dois pas me battre avec la gestion de camera et très rapidement, l’envie de pousser plus loin l’aventure se fait sentir.La bande son se montre vraiment à la hauteur de ce que pouvait nous offrir Nobuo Uematsu dans la série Final Fantasy.Pourtant, j’entends dire dans le fond de la classe : « Ouais, mais c’est juste une version HD d’un jeu Wii, les graphismes sont bien en dessous de ce que peut faire la PS3 !«Et oui, c’est vrai, Tales of Graces est sorti sur Wii il y 3 ans déjà au Japon. Mais cela ne lui enlève en rien son charme et surtout sa présence sur un marché peu représenté sur la console de Sony. Vous l’aurez peut-être déjà compris, les ressemblances avec Eternal Sonata, édité par Namco, sont très présentes. Que ce soit au niveau des graphismes, mais également dans la narration et les combats.
Coté scénario donc, l’aventure commence en suivant la jeunesse d’Asbel et de son frère Hubert, l’histoire semble alors inoffensive, à l’image des premiers pas que les plus anciens d’entre nous auraient pu faire dans la forêt de Secret of Mana sur Super Nintendo. Au bout de ce prologue, vous reprendrez l’histoire sept années plus tard. Les caractères de chacun aillant bien évolué, avec Asbel devenu apprenti chevalier et le monde paisible Efinea divisé entre les trois grandes nations. Le scénario pourra alors prendre son envol.Cependant, les phases de dialogue cassent le rythme du jeu. Comme dans Eternal Sonata, dont Tales of Graces tire beaucoup, les animations des personnages dans les cinématiques 3D sont vraiment molles et certains dialogues se font à l’ancienne dans un genre BD/Manga. Le joueur, moi le premier, aura donc tendance à vouloir retourner un peu trop rapidement sur le terrain, au risque de ne pas profiter entièrement de l’intrigue.Enfin, parlons combats et évolutions. Sans pouvoir comparer cet épisode aux précédents, le gameplay repose sur des affrontements en temps réel à l’image de la série Legend of Zelda. Le joueur contrôle un des combattants qui pourra réaliser des actions d’attaque ou de défense. Il est aidé par son équipe, contrôlée par intelligence artificielle, ou comme je l’apprécie dans Eternal Sonata, par un autre joueur venant passer un peu de temps avec vous sur votre PS3. Au bout de chaque combat, vous remportez des points victoire et objet, qui vous permettent de faire évoluer vos personnages. Ceux-ci peuvent également recevoir des titres qui influencent les compétences et méthodes de combats, de façon comparable avec d’autres titres RPG.
Si au départ les combats sont très, voir trop simples, ceux-ci se montrent petit à petit plus subtils et tactiques. Il faut surveiller sa jauge d’actions disponibles autant en attaque qu’en parade. Il est bien sur possible de réaliser des attaques spéciales et des combos. Néanmoins, le début de l’aventure donne l’impression de simplement bourriner sur des petits monstres, sans trop réfléchir.La PlayStation 3 a peu de titres frais et colorés comme Tales of Grace et celui-ci donne clairement envie de se plonger dans l’aventure. Si vous avez apprécié des titres comme Final Fantasy IX et Eternal Sonata, vous devez vous jeter sur ce jeu sans attendre, … Noël approche, faites-vous plaisir !