John Carpenter, maître du cinéma fantastique

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Le chef d'oeuvre absolu du cinéma d'angoisse, un huis-clos paranoïaque sans équivalent. A mon sens le meilleur film de Carpenter et de loin l'un des meilleurs films d'horreur et de science-fiction.

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Snake Plissken est la figure majeure du cinéma de Carpenter, le pendant fictif du cinéaste. Il est le dernier homme libre dans un monde qui ne l'est plus. En assimilant Manhattan à un gigantesque pénitencier urbain, Carpenter extrapole sur les dérives sécuritaires et libertaires de son époque et livre un formidable film d'anticipation. Un grand classique.

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Le film fondateur de tout un sous-genre du film d'horreur, le slasher movie. Halloween aura très vite engendré nombre de succédanés ayant inondés les écrans durant toutes les années 80. Le film de Carpenter est aussi une habile réappropriation du giallo. Les tueurs masqués se sont depuis succédé sur nos écrans mais à mon sens, aucun d'entre eux n'ont jamais rivalisé avec l'aura impitoyable de Michael Myers.

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Un huis-clos oppressant, un combat désespéré livré à l'oppresseur au cours duquel toutes les certitudes scientifiques et religieuses s'effondrent face à la possible hégémonie du Mal. Le tout dans une ambiance pré-apocalyptique fort bien rendue. (Carpenter a toujours eu ce talent certain pour élaborer des fins ouvertes particulièrement angoissantes).
L'entité du film concentre toutes les particularités de la figure oppressive chère au cinéaste. Cette autorité (plus ou moins surnaturelle selon les films) qui annihile toute individualité et réduit les légions de possédés à sa seule volonté. On est certes, loin de la conception horrifique à la fois intime et plurielle de The Thing, et du questionnement qu'impliquait le procédé d'assimilation de sa créature et le degré de conscience de ses répliques. Ici, le concept de possession permet surtout à Carpenter de lorgner à nouveau sur le travail effectué sur Assaut (les protagonistes sont ici à nouveau enfermés avec la source du problème, sauf que l'offensive vient de l'intérieur-même de l'unité de lieu), tout en préfigurant des oeuvres comme They live ou Ghosts of Mars. Il lui permet également de se jouer des valeurs religieuses les plus rassurantes en sous-entendant la quasi omni-potence de cette entité antagoniste.

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Un faux teen horror movie et une véritable allégorie de l'adolescence et du premier amour. Qui plus est, Carpenter signait avec Christine l'une des meilleures adaptations de Stephen King.

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A mon sens, le meilleur hommage cinématographique à l'oeuvre de l'écrivain H.P. Lovecraft. Une enquête étrange au cours de laquelle un sceptique détective privé s'enfonce peu à peu dans la folie, doublée d'une fascinante réflexion sur le rapport de l'oeuvre à son auteur. Non dénué d'humour qui plus est, et de visions lovecraftiennes.

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Ils sont déjà là, parmi nous, les étrangers venus des confins de l'espace, travestis sous une apparence humaine (non, ce n'est pas Men in black). Un vagabond itinérant à peine débarqué à Los Angeles découvre la supercherie et mène alors sa propre croisade contre l'oppresseur. Carpenter livrait ici un très bon film de SF, dénonçant en filigrane la politique des années Reagan. Le film attendrait aujourd'hui son remake.

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Un génial hommage aux films de la Shaw brothers. Le dénommé Jack Burton y subit les événements, totalement désorienté dans un univers livré à la magie occulte. Inutile à l'intrigue, il se laisse entraîner dans une succession de mésaventures ou le surnaturel y côtoie l'humour décalé et pleinement assumé. Probablement l'un des films fantastiques les plus drôles qu'il m'ait été donné de voir. Carpenter excellait aussi dans le registre comique.

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Carpenter détourne le Rio Bravo de Howard Hawks (au passage son réalisateur préféré) et livre un formidable survival urbain, âpre et impitoyable.

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Sortie seize ans après New York 1997, cette suite se contente de recycler le schéma narratif du premier opus, prétextant une mission de secours en territoire hostile pour convoquer à nouveau l'iconique Snake Plissken dans ce périple urbain pré-apocalyptique. Le théâtre des événements est ici une Cité des anges livrée à l'anarchie depuis qu'un tremblement de terre l'a séparé du continent américain. Le voeu de Big John et Russell aura été à l'époque de moderniser le personnage de Plissken et de le faire découvrir à toute une nouvelle génération de spectateurs. Si le film reste moins réussi que son modèle, sa réalisation dynamique, son humour parodique totalement assumé et sa critique acerbe des institutions californiennes en font toutefois une véritable réussite. Dommage que ce second opus n'ait jamais trouvé son public.

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Sur un scénario minimaliste, Carpenter livre un formidable modèle de terreur suggestive, très proche de la conception du genre au sens lovecraftien. Le brouillard soustrait à notre vue les créatures qu'elle abrite et nous incite à faire fonctionner notre imagination. Ce qui est amusant , c'est que la même année 1980 Stephen King publiera sa novella "Brume" qui se base sur le même prétexte narratif. Hasard ou coïncidence ?

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Un très bon téléfilm à forte inspiration hitchcockienne, où l'on retrouve quelques composantes d'Halloween, Les yeux de Laura Mars et Fenêtre sur cour. C'est simple on dirait parfois du De Palma.

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Carpenter aborde à nouveau ici le western de manière détournée, via le prétexte du film de vampires. Un très bon film de genre, bien que ce soit à partir de ce film que le style du réalisateur se soit peu à peu émoussé.

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Après avoir tué son croque-mitaine, Carpenter eut l'idée de prolonger la franchise Halloween avec une toute nouvelle intrigue, plus proche celle-ci de la SF parano des 60's. Déterminant ici les grandes lignes de l'histoire, sans en écrire le scénario, Carpenter confia la réalisation à son ami de longue date Tommy Lee Wallace, déjà approché pour réaliser le 2. Trop content de réaliser là son premier long-métrage, Wallace prit exemple sur le maître pour livrer un ride angoissant à la cruauté déconcertante. Un des meilleurs opus de la franchise.

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Le film le moins personnel de Carpenter. Une production de commande que le réalisateur magnifie par son style et ses nombreuses idées de mise en scène. C'est aussi l'occasion pour Carpenter de rencontrer Sam Neill.

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Conçu comme un potentiel pilote de série horrifique s'inspirant allègrement des Contes de la crypte, ce film à sketchs très inégal (le troisième et dernier sketch réalisé par Tobe Hooper est un plantage intégral) vaut toutefois le coup d'oeil pour ses deux premières histoires réalisées par Carpenter himself (qui se réserve d'ailleurs le rôle du maître de cérémonie). Dans le premier, Gas Station, Carpenter livre un intriguant slasher tournant autour de l'angoisse d'une jeune employée de station service, qui la nuit venue, totalement isolée sur son lieu de travail, en vient à soupçonner chacun de ses rares clients d'être le tueur en série qui sévit dans les environs. Carpenter n'innove en rien certes dans ce whodunit nocturne mais recycle efficacement ses techniques de mise en scène déployées pour Halloween (un plan-séquence est reproduit à l'identique). Le second est plus orienté vers la comédie et voit un brave type n'assumant pas son début de calvitie utiliser un remède-miracle dont les effets iront au-delà de ce qu'il espérait. Moins angoissant qu'amusant (voire hilarant parfois), le sketch repose surtout sur le jeu d'acteur de Stacy Keach (que Carpenter redirigera dans Los Angeles 2013). Faîtes comme moi, oubliez le troisième sketch.

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Après un The Thing éreinté par la critique, Carpenter s'essaya à la science-fiction humaniste façon Spielberg. Jeff Bridges campe ici un alien messianique exilé sur Terre.

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Alors qu'il se consacre à la réalisation d'Halloween et de Meurtre au 43ème étage, Carpenter voit un de ses scénarios vendu au début des années 70 porté à l'écran sous la direction d'Irvin Kershner, le futur réalisateur de L'Empire contre-attaque. Un film qui comporte déjà quelques thèmes chers à Big John mais qu'il aurait, selon ses propres mots, réalisé autrement.

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Réalisé par le jeune Rick Rosenthal, Halloween 2 partage bon nombre de similitudes stylistiques avec le premier opus réalisé par Carpenter. A tel point qu'on a longtemps attribué (à tort) la paternité de cette séquelle à Big John, ici producteur et scénariste. D'autant que le maître, mandaté par des producteurs insatisfaits du résultat (qu'ils trouvaient un peu trop léger), aura réalisé lui-même quelques scènes supplémentaires tout en assurant le montage final du film. D'où cette légende persistante que Rosenthal n'était qu'un tâcheron incompétent dont le travail fut corrigé en post-prod par Carpenter. Pour autant, Big John n'a jamais caché avoir toujours considéré cette suite comme inutile, uniquement destinée à remplir le porte-monnaie des financiers de la franchise. Raccrochant bien les wagons avec le film original, Halloween 2 reste à ce jour l'un des meilleurs opus de la saga avec Halloween 3 et le diptyque de Rob Zombie.

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Remake du film éponyme des années 50, Le Village des damnés permet à Carpenter de revenir à une horreur plus psychologique tout en lorgnant à nouveau sur les thèmes de l'oppresseur et de la négation du libre arbitre. Pas son meilleur opus, mais à voir.

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Dernier long-métrage réalisé par Big John. Un huis-clos psychologique jouant sur la paranoïa et les faux-semblants, des thèmes chers au réalisateur. Mais le style n'est plus vraiment le même, les effets parfois prévisibles et le twist un rien convenu.

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Le premier film non professionnel de Big John, co-écrit avec Dan O'Bannon. Un space opera semi-parodique et un rien fauché, dénotant déjà la capacité du réalisateur à utiliser le bon vieux système D. Une curiosité.

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Avant dernier long-métrage de Big John et son plus grand ratage. S'attaquant pour la première fois à de la pure SF, le réalisateur en profite à nouveau pour construire un nouvel hommage à Rio Bravo mais échoue à mettre en images ce jeu de massacres pourtant plein de bonnes idées. Ghost of Mars laisse transparaître une lassitude évidente du cinéaste qui mettra dix ans à revenir au cinéma, tout en réalisant tout de même deux moyen-métrages plus ou moins réussis (La Fin absolue du monde, Piégée à l'intérieur) pour l'anthologie horrifique de Mick Garris, Masters of Horror.