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Palmarès cannois putatifs
Exercice auquel je me suis livré : établir mes versions personnelles des principaux prix décernés au Festival de Cannes. Je ne débute qu'en 1999, année où j'ai vraiment commencé à m'intéresser à la sélection, lorsque j'étais encore un cinéphile en culottes courtes. Mais je n'exclue pas de remonter ...
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créée il y a environ 1 an · modifiée il y a 8 moisTout sur ma mère (1999)
Todo sobre mi madre
1 h 41 min. Sortie : 19 mai 1999 (France). Drame
Film de Pedro Almodóvar
Thaddeus a mis 9/10 et a écrit une critique.
Annotation :
1999 - Jury présidé par David Cronenberg
Palme d'Or
"Tout sur ma mère" d'Almodovar. Parce que c'est un scandale que l'un des plus grands réalisateurs contemporains n'ait jamais eu la Palme, parce que c'est l'un de ses plus beaux films, parce que Pedro ne mérite pas la réputation de diva qu'on lui fait depuis des années..
Grand Prix
"Une Histoire vraie", parce qu'il me semble qu'il a été accueilli avec une légère condescendance alors qu'il s'agit d'un film superbe.
Prix de la Mise en scène
Puisque j'ai mis le lauréat dans une case au-dessus, je vais dire Takeshi Kitano pour son charmant et buissonnier "Été de Kikujiro", qui représente une doxa assez accomplie de son art.
Prix d'interprétation masculine
Richard Farnsworth, bouleversant chez Lynch.
Prix d'interprétation féminine
Émilie Dequenne, je suis ok.
Prix du Jury
"Ghost Dog" de Jim Jarmusch, ou la relecture du film noir au tamis du gangsta-rap zen.
Pedro : https://www.zupimages.net/up/23/44/bod5.jpg
In the Mood for Love (2000)
Fa yeung nin wa
1 h 38 min. Sortie : 8 novembre 2000 (France). Drame, Romance
Film de Wong Kar-Wai
Thaddeus a mis 9/10 et a écrit une critique.
Annotation :
2000 - Jury présidé par Luc Besson
Palme d'Or
"In The Mood for Love", sublime rêverie vaporeuse et proustienne de WKW. Il me semble qu'il s'en aie fallu qu'à un fil, c'aurait été beau, parce que "Dancer in the Dark", malgré ses qualités, reste un peu sur l'estomac.
Grand Prix
Juste après, l'autre chef-d'oeuvre du Festival : "Yi Yi", magnifique chronique impressionniste d'Edward Yang, qui a dû se contenter de la Mise en scène (il méritait au moins ça).
Prix de la Mise en scène
James Gray, pour "The Yards", où se déploie tout son art du plan composé, de la rythmique opératique, du clair-obscur somptueux. Dominik Moll aurait été bien aussi.
Prix d'interprétation masculine
Heu... George Clooney pour le film des Coen ? J'aime beaucoup ce garçon, et sa performance clownesque est très drôle.
Prix d'interprétation féminine
Björk, un peu trop évident mais elle a vraiment tout donné.
Prix du Jury
"Esther Kahn", très belle chronique, d'influence truffaldienne, d’un apprentissage à la vie de comédienne – et partant, à la vie tout court.
Kar-wai, Maggie, Tony : https://www.zupimages.net/up/23/44/o88r.jpg
Mulholland Drive (2001)
Mulholland Dr.
2 h 26 min. Sortie : 21 novembre 2001 (France). Drame, Thriller, Romance
Film de David Lynch
Thaddeus a mis 10/10 et a écrit une critique.
Annotation :
2001 - Jury présidé par Luv Ullmann
Palme d'Or
"Mulholland Drive" par KO. Plus beau film du monde donc inutile de développer davantage.
Grand Prix
Je me souviens avoir vu "La Chambre du Fils" à sa sortie, le mercredi avant le palmarès. Je l'ai trouvé bouleversant, je me suis dit que la Palme était toute trouvée, incontournable. Seulement voilà, il y avait un autre film cette année-là.
Prix de la mise en scène
Pour ses images tactiles, sensuelles et enivrantes, pour la tension hypnotique qui charge le moindre de ses plans, pour le rituel d'envoûtement à laquelle s'adonne sa caméra, David Lynch.
Prix d'interprétation masculine
Billy Bob Thorton fait super bien l'homme qui n'était pas là. Et mention à Stefano Accorsi, imprévisible et terrifiant dans le grand film de Cédric Kahn, "Roberto Succo".
Prix d'interprétation féminine
Naomi Watts et Laura Elena Harring, sublimissimes, les anges de cette édition. Mais Isabelle Huppert est absolument estomaquante en prof névrosée au dernier degré chez Haneke, elle n'a pas volé son Prix.
Prix du Jury
Va Savoir, nouveau jeu de l'oie rivettien où le cinéaste gagne en légèreté sans ne rien perdre de sa capacité d'enchanter ni de sa faculté à jouer avec l'invisible.
Naomi, David, Laura : https://www.zupimages.net/up/23/44/8n9j.jpg
Le Pianiste (2002)
The Pianist
2 h 30 min. Sortie : 25 septembre 2002 (France). Biopic, Drame, Guerre
Film de Roman Polanski
Thaddeus a mis 9/10 et a écrit une critique.
Annotation :
2002 - Jury présidé par David Lynch
Palme d'Or
"Le Pianiste", film magnifique et essentiel, Palme d'Or indiscutable à mes yeux.
Grand Prix
"Ten" de Kiarostami, stupéfiant film-dispositif qui englobe les tensions de tout un pays.
Prix de la mise en scène
David Cronenberg pour la toile architecturale qu'il tisse dans le vénéneux "Spider".
Prix d'interprétation masculine
Ça se bouscule au portillon. J'entérine l'incroyable Olivier Gourmet, mais Ralph Fiennes, Adrien Brody ou Daniel Auteuil ("L'adversaire") n'auraient pas fait tâche.
Prix d'interprétation féminine
Heu... curieusement, c'est Monica Bellucci qui me vient en premier, pour "Irréversible".
Prix du Jury
"Le Fils", superbe parcours d'un homme en quête de paix intérieure, qui condense toutes les qualités du cinéma des Dardenne.
Adrien, Emilia, Roman, Thomas : https://www.zupimages.net/up/23/44/cyck.jpg
Elephant (2003)
1 h 21 min. Sortie : 22 octobre 2003 (France). Policier, Drame, Thriller
Film de Gus Van Sant
Thaddeus a mis 9/10 et a écrit une critique.
Annotation :
2003 - Jury présidé par Patrice Chéreau
Palme d'Or
Choc de titans entre "Mystic River" et "Elephant". Aujourd'hui j'ai peut-être un poil de préférence pour le film de Van Sant, l'une des plus belles Palmes depuis 20 ans.
Grand Prix
Celui du-dessus qui reste ("Mystic River" dans ma logique, donc).
Prix de la mise en scène
Gus Van Sant pour son travail stupéfiant et aérien, bien évidemment.
Prix d'interprétation masculine
Cannes étant friand de prix groupés, une couronne à l'équipe royale de "Mystic River" ne m'aurait pas déplu.
Prix d'interprétation féminine
Nicole Kidman, impériale dans "Dogville", film que je n'aime pourtant pas tellement.
Prix du Jury
Je dirais "Shara", petite merveille de sensibilité allusive. Mais l'un des grands oubliés de ce palmarès fut le très beau "Brown Bunny" de Vincent Gallo, odyssée à la fois intérieure et géographique chargée d'une insondable tristesse.
Gus : https://www.zupimages.net/up/23/44/wgey.jpg
Tropical Malady (2004)
Sàt bpràlàat
1 h 52 min. Sortie : 24 novembre 2004 (France). Drame, Fantastique, Romance
Film de Apichatpong Weerasethakul
Thaddeus a mis 8/10.
Annotation :
2004 - Jury présidé par Quentin Tarantino
Palme d'Or
L'envoûtant "Tropical Malady" est une sidérante plongée dans un arrière-monde primitif, retour aux origines entre torpeur reptilienne, transe et terreur, qui confirme l'importance de Weerasethakul dans le cinéma mondial.
Grand Prix
Juste derrière, "2046" est sans doute l'autre plus beau film de la sélection, un carrousel de souvenirs, de désirs et de fantasmes brodant de somptueuses rêveries autour du sentiment amoureux. La victoire ici d'"Old Boy" entérine le caractère navrant du plus mauvais palmarès de la décennie.
Prix de la mise en scène
Je l'aurais remis à Wong Kar-wai, ou alors à Olivier Assayas pour "Clean".
Prix d'interprétation masculine
Tous les enfants de "Nobody knows".
Prix d'interprétation féminine
Maggie Cheung, poignante dans "Clean". Victoire méritée.
Prix du Jury
Pour ne pas condenser tous les titres de mon palmarès, je vais dire "Comme une image", qui a raflé un Prix du scénario mérité mais dont l'acuité et la précision du trait m'ont beaucoup plu.
Sakda, Apichatpong : https://www.zupimages.net/up/23/44/5zr8.jpg
L'Enfant (2005)
1 h 35 min. Sortie : 19 octobre 2005 (France). Policier, Drame, Romance
Film de Jean-Pierre Dardenne et Luc Dardenne
Thaddeus a mis 9/10.
Annotation :
2005 - Jury présidé par Emir Kusturica
Palme d'Or
Mon choix est conforme à celui du jury : "L'Enfant" donc, tout à la fois thriller haletant, conte moral, fable sociale autour de la responsabilité individuelle et du cheminement de la conscience : un film magnifique.
Grand Prix
"A History of Violence", film-phare génialement retors et subversif d'un cinéaste majeur et hélas jamais palmé.
Prix de la mise en scène
Michael Haneke pour le travail de haute précision accompli sur "Caché". Ça tombe bien, il l'a eu.
Prix d'interprétation masculine
Pas mal de postulants. Peut-être Bill Murray en clown triste. Ou Viggo Mortensen.
Prix d'interpétation féminine
Maria Bello pour "A History of Violence".
Prix du Jury
Le Grand Prix raflé par Jarmusch avec "Broken Flowers", je le transforme en petit, parce que ce très beau film autour d'un Dom Juan fatigué, prenant conscience des manqués de sa vie, mérite bien une petite place au palmarès.
Jérémie, Luc, Jean-Pierre, Déborah : https://www.zupimages.net/up/23/44/5q44.jpg
Volver (2006)
2 h 01 min. Sortie : 19 mai 2006 (France). Comédie dramatique
Film de Pedro Almodóvar
Thaddeus a mis 9/10.
Annotation :
2006 - Jury présidé par Wong Kar-wai
Palme d'Or
"Volver", parce qu'Almodovar ne l'a jamais eu et que ce superbe film-bilan, généreuse hymne aux femmes, à la sororité, à la maternité et aux fantômes, aurait été une belle occasion.
Grand Prix
"Le Labyrinthe de Pan", film aussi émouvant qu'original qui brode autour de l'imaginaire et de l'horreur du réel de poignantes variations. Je ne suis pas fan de "Flandres", mais sa place ici me semble correspondre assez au genre d'expériences stimulantes et audacieuses pour lesquelles est réservé ce Prix.
Prix de la Mise en scène
Sofia Coppola pour le travail de dépoussiérage virtuose accompli sur "Marie-Antoinette".
Prix d'interprétation masculine
Silvio Orlando, savoureux dans "Le Caïman".
Prix d'interprétation féminine
La sublime Penelope Cruz pour "Volver".
Prix du Jury
"Le Vent se lève" de Ken Loach, peut-être pas le plus beau film de la sélection mais néanmoins suffisamment fort, juste et sincère pour être distingué.
Pedro, Penelope : https://www.zupimages.net/up/23/44/6ygk.jpg
No Country for Old Men (2007)
2 h 02 min. Sortie : 23 janvier 2008 (France). Policier, Drame, Thriller
Film de Ethan Coen et Joel Coen
Thaddeus a mis 9/10 et a écrit une critique.
Annotation :
2007 - Jury présidé par Stephen Frears
Palme d'Or
"No Country for old men", le classique instantané des frères Coen, pur prodige de film noir allégorique chauffé au feu de l'enfer texan. Mais le film de Mungiu est un très beau lauréat.
Grand Prix
"Zodiac" de Fincher. Je suis peu client de ce cinéaste mais force est d’admettre qu’il a accouché ici d’un grand thriller d’investigation, ultra-dense et intelligent.
Prix de la Mise en scène
Les Coen, Fincher l’auraient mérité, mais pour citer le plus de monde possible, et pour honorer une sélection américaine exceptionnelle, je vais dire James Gray, de retour aux affaires avec "La Nuit nous appartient". Gus Van Sant a livré un gros morceau de pelloche également.
Prix d'interprétation masculine
Javier Bardem en ange de l'apocalypse dans le film des Coen était assez fabuleux.
Prix d'interprétation féminine
Jeon Do-yeon a eu le Prix et c’est mérité tant sa performance est émouvante dans le superbe "Secret Sunshine".
Prix du Jury
"De l'autre côté" de Fatih Akin est une chronique extrêmement émouvante, innervée par une grande sensibilité, et demeure pour moi l'un des plus beaux films de cette année. Il pourrait être encore plus haut dans mon palmarès.
Josh, Kelly, Javier : https://www.zupimages.net/up/23/44/l26w.jpg
Valse avec Bachir (2008)
Vals Im Bashir
1 h 30 min. Sortie : 25 juin 2008 (France). Biopic, Drame, Guerre
Documentaire d'animation de Ari Folman
Thaddeus a mis 9/10.
Annotation :
2008 - Jury présidé par Sean Penn
Palme d'Or
"Valse avec Bachir", film d’animation d’un genre nouveau et parabole fulgurante sur la mémoire, le remords et l’identité nationale. J’ai adoré "Entre les Murs" néanmoins – une fois de plus, le Jury a vu juste.
Grand Prix
"Two Lovers" de Gray, parce que ce mélodrame viscontien fait de crépuscules douloureux et d’aubes désenchantés laisse des traces aux poignets.
Prix de la Mise en scène
Arnaud Desplechin pour "Un Conte de Noël", bourré jusqu’à la garde d’inventivité, de frénésie, de virtuosité incandescente...
Prix d'interprétation masculine
Plein de prétendants. Phenix chez Gray, Amalric chez Desplechin… Un ex aequo entre ces deux-là ne m’aurait pas déplu.
Prix d'interprétation féminine
Angelina Jolie était très intense dans "L’Échange".
Prix du Jury
Desplechin, Cantet auraient eu leur place ici, mais puisque je ne l'ai pas encore cité, je vais dire "Le Silence de Lorna", nouveau chapitre décisif consacré par les Dardenne aux rapports de force sociétaux, doublé d'un autre très beau portrait de femme.
Ari : https://www.zupimages.net/up/23/44/ldx1.jpg
Vincere (2009)
1 h 58 min. Sortie : 25 novembre 2009 (France). Drame, Historique
Film de Marco Bellocchio
Thaddeus a mis 9/10.
Annotation :
2009 - Jury présidé par Isabelle Huppert
Palme d'Or
Ça se bouscule – je compte au moins quatre films qui la méritent. "Le Ruban blanc" en fait partie, mais s’il avait fallu choisir je l’aurais sans doute donné à "Vincere", ce grand film ténébreux, au lyrisme noir, de Bellocchio. Les lauriers seront du coup partagés dans les deux catégories suivantes
Grand Prix
"Un Prophète". Ok, pas de souci : grand film carcéral, initiatique, tendu comme un string, dense et nerveux comme du Scorsese.
Prix de la Mise en scène
Alain Resnais, qui s’amuse comme un fou dans "Les Herbes folles" et invente une chimie de laborantin constamment stimulante.
Prix d'interprétation masculine
Christoph Walz est le meilleur atout, cynique et charmeur, du film de Tarantino, je valide.
Prix d'interprétation féminine
Charlotte Gainsbourg est assez incroyable dans "Antichrist", mais je l’aurais donné avec au moins autant d’enthousiasme à Giovanna Mezzogiorno, qui compose une superbe figure de femme sacrifiée.
Prix du Jury
Et donc je "relègue" ici la Palme de Haneke, "Le Ruban blanc", qui est une oeuvre admirable dont je ne décrie absolument pas la victoire. "Fish Tank" d'Andrea Arnold, est également un beau film, justement primé à cette place.
Filippo, Giovanna, Marco : https://www.zupimages.net/up/23/44/8344.jpg
Oncle Boonmee, celui qui se souvient de ses vies antérieures (2010)
Lung Bunmee ráléuk châat
1 h 54 min. Sortie : 1 septembre 2010 (France). Drame, Fantastique
Film de Apichatpong Weerasethakul
Thaddeus a mis 9/10.
Annotation :
2010 - Jury présidé par Tim Burton
Palme d'Or
Petite année en terme de sélection, largement dominée par ce conte envoûtant, doux et pénétrant qu’est "Oncle Boonmee", Palme de l’évidence. Tim Burton n’avait jamais été aussi inspiré depuis dix ans.
Grand Prix
Nettement en–deçà mais néanmoins superbe, "Another Year" de Mike Leigh aurait mérité de transformer son buzz, parce que le regard humaniste et généreux de son auteur touche pile au cœur.
Prix de la Mise en scène
Apichatpong, ses spectres aux yeux rouges, ses forêts napées de brouillard, ses cavernes scintillantes – what else ? Ceci étant, la récompense donnée à Amalric est méritée tant le film est réussi.
Prix d'interprétation masculine
Mathieu Amalric en ersatz touchant et candide de Cosmo Vitelli.
Prix d'interprétation féminine
Lesley Manville donne un très bel aperçu de roleplaying à l’anglaise, dans un exercice de dérision et de compassion assez virtuose.
Prix du Jury
Pourquoi pas "La Princesse de Montpensier" de Tavernier, injustement décrié par une certaine presse ? J'aurais envie de le défendre davantage que l'autre film français de cette sélection, autrement victorieux, celui de Beauvois (contre lequel je n'ai aucun grief cependant).
Apichatpong : https://www.zupimages.net/up/23/44/0fua.jpg
The Tree of Life (2011)
The Tree of Life
2 h 19 min. Sortie : 17 mai 2011. Drame, Fantastique
Film de Terrence Malick
Thaddeus a mis 9/10.
Annotation :
2011 - Jury présidé par Robert De Niro
Palme d'Or
Il est venu, il a vu, il a vaincu, et c’est bien normal. Le film le plus attendu de la sélection était le plus grand : 'The Tree of Life' est un poème symphonique et impressionniste, une œuvre d’avant-garde où Malick pousse dans ses derniers retranchements les recherches plastiques et narratives de son œuvre.
Grand Prix
Juste derrière, 'L’Apollonide' s’impose comme l’autre très grand film de la sélection, somptueuse et entêtante rêverie opiacée.
Prix de la Mise en scène
Les deux cinéastes précités auraient pu l’emporter haut la main, mais ce cru 2011 était tellement exceptionnel qu’il faut partager les honneurs. Disons Almodovar et l’exercice narratif de haute voltige qu’il exécute dans 'La Piel que Habito'. Le petit Danois il est bien gentil avec son exercice de style, mais bon...
Prix d'interprétation masculine
J’ai adoré Dujardin, sa performance d'émule survitaminée de Douglas Fairbanks m'a enchanté, je valide.
Prix d'interprétation féminine
Cécile de France qui illumine 'Le Gamin au vélo" de sa générosité et de sa fraîcheur – là où Kirsten Dunst compose l’héroïne la plus antipathique vue depuis des lustres.
Prix du Jury
Je vais dire "Habemus Papam", l'une des oeuvres les plus amples et les plus achevées de Moretti, qui marie la tendresse et la gravité avec une acuité de regard assez admirable.
Brad, Jessica : https://www.zupimages.net/up/23/44/3wf8.jpg
Mud - Sur les rives du Mississippi (2012)
Mud
2 h 10 min. Sortie : 1 mai 2013 (France). Drame
Film de Jeff Nichols
Thaddeus a mis 9/10.
Annotation :
2012 - Jury présidé par Nanni Moretti
Palme d'Or
"Mud" de Jeff Nichols. C'est bien simple : j'ai passé à peu peu toute la durée du long-métrage avec les larmes aux yeux. Ce cinéma de personnages et d'optimisme, ample, scintillant de pistes romanesques, est celui qui m'est le plus précieux aujourd'hui.
Grand Prix
"Moonrise Kingdom", parce qu'il porte à son zénith l'univers si poétique, si délicat, d'un auteur qui est devenu en l'espace d'une décennie l'un des plus chers à mon coeur. Ce bijou de délicatesse feutrée, beau comme le souvenir de l'enfance qui s'envole, est un véritable trésor.
Prix de la Mise en scène
Je vais dire David Cronenberg, qui orchestre dans "Cosmopolis" un savant jeu de miroirs entre intériorité et extériorité, et qui parvient à inscrire des tunnels de dialogue dans une plasticité fascinante, comme toujours chez lui.
Prix d'interprétation masculine
Trintignant aurait été très bien, mais je vais dire Matthew McConaughey, ultra-charismatique et émouvant. Et puis les gamins du film, aussi.
Prix d'interprétation féminine
Marion Cotillard, l'actrice que tout le monde déteste(ait) et qui pourtant était parfaite chez Audiard.
Prix du Jury
"De rouille et d'os" justement, pour ne pas oublier que le fils de Michel conserve une place centrale parmi les réalisateurs les plus stimulants et talentueux du cinéma français.
Jeff : https://www.zupimages.net/up/23/44/asro.jpg
La Vie d'Adèle - Chapitres 1 et 2 (2013)
3 h. Sortie : 9 octobre 2013. Drame, Romance
Film de Abdellatif Kechiche
Thaddeus a mis 9/10 et a écrit une critique.
Annotation :
2013 - Jury présidé par Steven Spielberg
Palme d'Or
"La Vie d'Adèle" d'Abdellatif Kechiche. Une odyssée magnifique, rugueuse, habitée, de la rencontre et du coup de foudre, du couple et de son aventure, de la séparation et de ses déchirements. Son sacre est l'évidence même.
Grand Prix
"Le Passé", film remarquable d'Asghar Farhadi, qui touche du doigt, avec son tact et sa délicatesse habituelles, à certains sentiments universels d'amour, de peur, de reproche...
Prix de la mise en scène
Jim Jarmusch pour "Only Lovers Left Alive". Ou l'art d'imposer un art sensuel, vaporeux, enveloppant, hypnotique, en renouvelant brillamment un genre (le film de vampires) sans jamais le prendre de haut.
Prix d'interprétation masculine
Joaquim Phoenix en amant déchiré dans "The Immigrant" de James Gray.
Prix d'interprétation féminine
Par KO : Adèle Exarchopoulos, dont l'éclosion dévastatrice offre une ampleur rare à ce personnage de jeune fille qui aime et souffre, se cherche et se découvre.
Prix du Jury
Parce qu'il faut absolument le faire apparaître dans ce palmarès, le beau et mélancolique "Inside Llewyn Davis des Coen", oeuvre de maturité parmi les plus convaincantes de la fratrie.
Léa, Abdellatif, Adèle : https://www.zupimages.net/up/23/44/70e7.jpg
Deux jours, une nuit (2014)
1 h 35 min. Sortie : 21 mai 2014. Drame
Film de Jean-Pierre Dardenne et Luc Dardenne
Thaddeus a mis 9/10.
Annotation :
2014 - Jury présidé par Jane Campion
Palme d'Or
"Deux Jours une Nuit" des frères Dardenne. Nouveau chapitre bouleversant, tout en urgence et en humanisme, de l'état des lieux social opéré par les cinéastes belges depuis vingt ans. Peu de propositions peuvent atteindre un tel niveau d'universalité.
Grand Prix
"Mommy" de Xavier Dolan, dont on pourra dire ce que l'on veut mais dont on ne me fera pas oublier l'enthousiasme et la fièvre écorchée. Il constitue à ce jour sans doute l'opus le plus stimulant et accompli de la carrière de son auteur.
Prix de la mise en scène
Andreï Zviaguintsev pour "Leviathan". Les détracteurs lui reprochent une certaine inclination à l'emphase stylistique et au monumentalisme pompier, mais devant ces images glacées et somptueuses, devant ces paysages russes superbement photographies sur lesquels déferle toute la détresse du monde, je dis oui.
Prix d'interprétation masculine
Mark Ruffalo dans "Foxcatcher", qui apporte au film une bonne partie de la tendresse et de la douceur dont il tire sa force émotionnelle.
Prix d'interprétation féminine
C'est souvent bel et bien l'actrice qui contribue à la grandeur de la Palme, et notre Marion nationale, habitée, frémissante, ultra-sensible, le prouve à nouveau.
Prix du Jury
"Winter Sleep" a certes les épaules de la récompense suprême. Il s'agit d'un film ample, riche, puissant, maîtrisé à tous les niveaux. Mais je le rétrograde ici en raison des affinités particulières que j'ai avec les titres précédents.
Jean-Pierre, Marion, Luc : https://www.zupimages.net/up/23/44/2qux.jpg
The Assassin (2015)
Nie Yinniang
1 h 45 min. Sortie : 9 mars 2016 (France). Arts martiaux, Drame
Film de Hou Hsiao-Hsien
Thaddeus a mis 9/10.
Annotation :
2015 - Jury présidé par Joel & Ethan Coen
Palme d'Or
Sans l'ombre d'un doute, le fulgurant "The Assassin" de Hou Hsiao-hsien. Une sorte de songe hypnotique d'une invraisemblable splendeur plastique, où la méditation politique le dispute à l'élégie d'un poignant portrait de femme. Authentique joyau.
Grand Prix
"Mia Madre", qui confirme que Nanni Moretti est bien l'un des plus grands cinéastes activité, et qu'il n'est rarement aussi bon que dans cette veine introspective, douloureuse et chaleureuse, apte à faire partager les angoisses, les joies et les peines de ses personnages.
Prix de la mise en scène
Todd Haynes pour "Carol". Ce qui 'aurait pu n'être qu'un brillant travail d'antiquaire devient un geste sophistiqué et intime à la fois, qui transcende de façon remarquable la pose fétichiste pour susciter une émotion toute particulière.
Prix d'interprétation masculine
Je n'aime guère le film pour lequel il a été récompensé, mais je dois bien admettre que Vincent Lindon, tout d'humanité obstinée dans "La Loi du Marché", en est le principal atout.
Prix d'interprétation féminine
Margherita Buy, l'alter ego féminin de Moretti.
Prix du Jury
"Au-delà des Montagnes", où Jia Zhang-ke donne un tour de vis mélodramatique à son oeuvre et accède ainsi à une amplitude affective tout à fait admirable.
Zhou, Chen, Hsiao-shien, Qi : https://www.zupimages.net/up/23/44/xkyo.jpg
Elle (2016)
2 h 10 min. Sortie : 25 mai 2016. Drame, Thriller
Film de Paul Verhoeven
Thaddeus a mis 9/10.
Annotation :
2016 - Jury présidé par George Miller
Palme d'Or
Verhoeven donne de ses nouvelles après dix ans d'absence et frappe un grand coup avec "Elle", thriller carnassier et iconoclaste qui envoie valdinguer tout le ronron de la chronique bourgeoise et orchestre le mariage jubilatoire des genres avec une liberté absolue.
Grand Prix
"Aquarius" : fresque intime d'une superbe amplitude romanesque, embrassant d'un seul mouvement la vie qui a été, celle qui est, la vie palpable et la vie imaginaire, la somme des souvenirs et les lieux qui s'en font l'écho. Le grand cinéma, le vrai, le beau.
Prix de la mise en scène
Je n'aime pas vraiment le film, mais je conviens bien volontiers que les images créées par Bruno Dumont dans "Ma Loute", son art de l'écran large, la beauté de nacre de sa photographie, son sens de l'espace qui magnifie la clarté de la côte d'Opale, méritent d'être couronnées.
Prix d'interprétation masculine
Damien Bonnard en un jeune père parfaitement ahuri et attachant dans le "Rester Vertical" de Guiraudie. D'artiste subventionné à semi-clochard, sa composition rend tangible la sincérité de l'auteur qui s'y livre sans doute comme dans un auto-portrait.
Prix d'interprétation féminine
Cette édition aurait pu pourvoir un tel prix pour dix ans. D'Huppert à Emma Suarez en passant Ruth Negga ou le couple de "Mademoiselle", qui retenir plus que d'autres ? Allez, de manière parfaitement arbitraire : Sonia Braga, souveraine en sexagénaire libre et combattante.
Prix du Jury
"Julieta", avec lequel Almodovar démontre que, portraitiste de femmes sans égal et prince du mélo, il mérite amplement les galons de président que l'édition suivante lui fournit enfin.
Isabelle, Paul : https://www.zupimages.net/up/23/44/8zdg.jpg
Le Jour d'après (2017)
Geu Hoo
1 h 32 min. Sortie : 7 juin 2017. Drame
Film de Hong Sang-Soo
Thaddeus a mis 8/10.
Annotation :
2017 - Jury présidé par Pedro Almodovar
Palme d'Or
Rétrospectivement, c'est bien le superbe "Jour d'Après" de Hong Sang-soo qui m'a le plus enthousiasmé par les films de cette sélection un brin faiblarde. Pas forcément le geste de cinéma ample et décisif que l'on attend d'une Palme, mais une oeuvre très fine et très émouvante.
Grand Prix
Le palmé "The Square" d'Öslund, analyse narquoise et grinçante d'un microcosme culturel confronté à ses contradictions, assez loin du pamphlet bêtement et facilement misanthrope qu'on pouvait redouter.
Prix de la mise en scène
Zviaguintsev pour "Faute d'Amour", dont la caméra implacable poursuit son forage de la déréliction sociale en Russie.
Prix d'interprétation masculine
Petit plaisir personnel : Louis Garrel qui compose un Godard à la fois odieux et touchant.
Prix d'interprétation féminine
Contrairement à l'édition précédente, aucune prestation vraiment transcendante ici. Si ce n'est celle de Kim Min-hee, tout en délicatesse.
Prix du Jury
"120 Battements par Minute", pour lequel mon adhésion n'est pas totale mais qui reste un film fort, sincère et généreux.
Ju-bong, Yoon-hee, Kim, Hye Hyo, Min-hee, Sang-soo : https://www.zupimages.net/up/23/44/5zoi.jpeg
Une affaire de famille (2018)
Manbiki Kazoku
2 h 01 min. Sortie : 12 décembre 2018 (France). Drame
Film de Hirokazu Kore-eda
Thaddeus a mis 8/10.
Annotation :
2018 - Jury présidé par Cate Blanchett
Palme d'Or
La chose est suffisamment rare pour ne pas être fêtée : "Une Affaire de Famille" était bel et bien le plus beau film de la sélection, superbe chronique familiale baignée d'amertume venant couronner le talent hors pair d'un des cinéastes les précieux aujourd'hui.
Grand Prix
À ma grande surprise, j'ai été totalement convaincu par "En Guerre", qui reconfigure les règles normatives du film social à la française au sein d'une rhétorique de combat et d'engagement des plus fiévreuses.
Prix de la mise en scène
Jia Zhang-ke pour "Les Éternels", parce que sa caméra d'esthète est le premier vecteur d'un art qui gagne toujours plus en souffle romanesque et en densité dramatique.
Prix d'interprétation masculine
Je pourrais citer Lindon ou le trio d'Honoré, mais je m'arrête sur le Javier Bardem de "Nobody Knows". À la fin de le séance, je me rappelle d'une voisine de rang qui a soufflé à ses amies, transie : "aaaahh Javier..." Oui, effectivement.
Prix d'interprétation féminine
À ma gauche, Penelope Cruz, aussi investie que chez Pedro. A ma droite, Barbarie Lennie, dans un rôle plus secondaire mais pour lequel elle bouffe l'écran à chaque apparition. Toutes les deux magistralement dirigées par Farhadi.
Prix du Jury
"Asakao I & II", variation très subtile sur l'obsession amoureuse et le caractère irrationnel de la passion.
Kore-eda : https://www.zupimages.net/up/23/44/0zuu.jpg
Parasite (2019)
Gisaengchoong
2 h 12 min. Sortie : 5 juin 2019 (France). Drame, Thriller, Comédie
Film de Bong Joon-Ho
Thaddeus a mis 8/10.
Annotation :
2019 - Jury présidé par Alejandro Gonzalez Iñarritu
Palme d'Or
Cette édition fut d'un niveau exceptionnel. La plupart des meilleurs films de l'année figuraient en sélection officielle. Le sacre justifié de "Parasite", ce gros morceau de cinéma glouton et raffiné, aussi jouissif qu'intelligent, n'en est que plus méritoire.
Grand Prix
Juste après se hisse l'un des plus beaux opus d'Almodovar : "Douleur et Gloire", superbe exercice d'introspection où le maître ibérique se livre comme rarement.
Prix de la mise en scène
Beaucoup de candidats potentiels (ai-je dit que c'est une sélection de malade ?) ; mais puisqu'il faut choisir, je m'arrête sur ce très brillant objet qu'est "Bacurau" de Kleber Mendonça Filho.
Prix d'interprétation masculine
Gloire à l'un des comédiens français les plus intenses et charismatiques aujourd'hui : Roschdy Zem, impérial en commissaire Daoud dans le superbe "Roubaix, une Lumière".
Prix d'interprétation féminine
Et puisqu'il le mérite bien, la médaille de ces dames sera partagée entre Léa Seydoux et Sara Forestier, toutes deux très émouvantes dans le même film.
Prix du Jury
"It Must Be Heaven" d'Elia Suleiman : le cinéaste palestinien y porte son expression mélancolico-keatonienne à un niveau remarquable.
Kang-ho, Hye-jin, Gyun, Yeo-jeong, Joon-ho, Ji-so, Woo-shik : https://www.zupimages.net/up/23/44/7fmm.jpg
Drive My Car (2021)
Doraibu mai kâ
2 h 59 min. Sortie : 18 août 2021 (France). Drame
Film de Ryusuke Hamaguchi
Thaddeus a mis 8/10.
Annotation :
2021 - Jury présidé par Spike Lee
Palme d'Or
J'aime bien Julia Ducournau et son "Titane", mais bon. Lorsqu'en face il y a un film comme "Drive my Car", patiente archéologie romanesque de la douleur, de la culpabilité et de la mémoire, merveille d'équilibre entre l'art du récit et celui de l'investigation intime, il n'y a pas vraiment de match.
Grand Prix
Il a reçu le Prix de la mise en scène, et c'est entièrement mérité. Pour ma part je le place ici : "Annette" de Leos Carax, mélodrame opératique enfiévré qui montre la métamorphose d'un homme en monstre, jusqu'à la damnation.
Prix de la mise en scène
Peut-être bien Wes Anderson pour "The French Dispatch". Si l'on peut dire que cinéaste atteint une sorte de système, alors il faut convenir que ce système est développé et exploré avec un brio assez fou.
Prix d'interprétation masculine
Adam Driver dans le film de Carax. L'acteur américain y démontre l'étendue de ses possibilités en creusant toute l'ambigüité de son personnage.
Prix d'interprétation féminine
Je me conforme à la décision du jury : Renata Reinsve, toute de fraîcheur, de grâce, de sensibilité, apporte beaucoup à "Julie (en Douze Chapitres)".
Prix du Jury
Parce qu'il témoigne toujours du tempérament féroce et incendiaire de son auteur, "Benedetta" de Verhoeven.
Reika, Toko, Ryusuke, Sonia : https://www.zupimages.net/up/23/44/obtr.jpg
Armageddon Time (2022)
1 h 55 min. Sortie : 9 novembre 2022 (France). Drame
Film de James Gray
Thaddeus a mis 9/10.
Annotation :
2022 - Jury présidé par Vincent Lindon
Palme d'Or
Sans hésitation, cette magnifique page autobiographique ouverte par James Gray avec "Armageddon Time". Une oeuvre d'une finesse, d'une richesse, d'une puissance d'émotion qui m'ont profondément saisi.
Grand Prix
Il fallait oser réaliser une errance chaotique à travers le seul regard d'un âne : non seulement Jerzy Skolimowsky l'a fait avec "EO", mais il a offert par la même occasion un OVNI des plus stimulants.
Prix de la mise en scène
Je n'ai guère d'appétence pour Park Chan-wook, mais force est d'avouer que tout dénote la virtuosité la plus étourdissante dans "Decision to Leave", son meilleur film.
Prix d'interprétation masculine
Song Kang-ho pour son personnage d'escroc pétri d'humanité dans "Nos Bonnes étoiles". Et cela pourrait couronner l'ensemble dans sa démente carrière, au passage.
Prix d'interprétation féminine
Taraneh Alidoosti, qui porte la fratrie de "Leila et ses Frères" du bout de ses forces, de son énergie, de son abnégation, de sa rage.
Prix du Jury
"Les Amandiers", chronique incandescente de la "promotion Chéreau", réalisée par une Valeria Bruni-Tedeschi de toute évidence très investie.
Anne, Banks, James, Jaylin, Jeremy : https://www.zupimages.net/up/23/44/tz0h.jpg
L'Enlèvement (2023)
Rapito
2 h 15 min. Sortie : 1 novembre 2023 (France). Drame, Historique
Film de Marco Bellocchio
Annotation :
Palme d'Or
Le meilleur film de l'année était sélectionné dans une sélection parallèle, mais la compétition officielle était (une fois de plus) trop relevée pour esquisser un début de fine bouche. Et d'un fil, c'est "L'Enlèvement", le puissant réquisitoire de Marco Bellocchio qui l'emporte : un film aussi inspiré formellement qu'implacable dans son discours.
Grand Prix
Juste après donc, la Palme officielle : "Anatomie d'une Chute". Déjà trop prometteuse, la réalisatrice française franchit un palier supplémentaire et offre une grande oeuvre troublante et passionnante sur la fragilité de toute vérité.
Prix de la mise en scène
Ses détracteurs considèrent que son film a la répétitivité stérile d'une installation ; j'estime pour ma part que, en matière de représentation, Jonathan Glazer (se) pose de questions cruciales dans "La Zone d'intérêt" et tente d'y répondre avec beaucoup d'intelligence.
Prix d'interprétation masculine
Parce que je veux que le film figure dans mon palmarès et parce qu'il est remarquable de nonchalance blessée, Josh O'Connor dans "La Chimère".
Prix d'interprétation féminine
Sandra Hüller, combo redoutable dans le registre de l'opacité abyssale.
Prix du Jury
Peut-être "Asteroid City", car si Wes Anderson y laisse plus que jamais apparaître les coutures de son cinéma, elles sont sacrément belles.
Enea, Marco : https://www.zupimages.net/up/24/18/s46s.jpg