Boniments est un livre de chroniques sur le capitalisme qu'il faut lire avec beaucoup de distance et de second degré sous peine d'être vite exaspéré par les raccourcis et simplifications de l'auteur. En soulignant la manipulation mise à l'œuvre par le système capitaliste, notamment au travers de la langue, l'ouvrage permet d'envisager d'un autre angle des mécanismes ancrés dans notre inconscient avec plus d'esprit critique. Cependant, Begaudeau abuse d'exagérations et de mises en scènes stéréotypées qui finissent par desservir son propos général, sans cesse à la recherche de la formule spirituelle qui fera mouche, alors que celle-ci tombe souvent à côté de la plaque. On sort de cette lecture plus irrité par le cynisme ambiant et son ton dogmatique qu'avec l'envie de renverser les carcans de la société.