Cécile, une jeune fille de 17 ans, orpheline de sa mère, passe ses vacances sur la Côte d’Azur avec son père Raymond et sa conquête du moment : Elsa. La relation entre le père et la fille est amicale, très complice, presque fusionnelle. Cécile est parfaitement intégrée dans le monde de Raymond, que d’aucun caractérisent de “débauché”, mais qui pour elle est “léger, d’une légèreté sans remède”.
C’est le drame d’une femme -Anne- accomplie mais un peu trop autoritaire, qui vient déranger le quotidien d’une jeunesse insouciante et volage. L’insouciance n’empêche pas la cruauté, bien au contraire. Alors qu’Anne la trouve trop légère, Cécile fait preuve d’une cruauté froide en montant un stratagème destiné à la débarrasser définitivement de cette femme qu’elle admire et déteste à la fois. A travers cette manœuvre bien menée, on assiste à l’éveil chez la jeune fille du sentiment de dualité, et les débuts de son introspection.
“J’avais toujours vécu” dira Cécile, amenée de force à “réfléchir” et à se “regarder vivre”. Mais, lucide, elle avoue elle-même qu’il est tellement facile de suivre ses impulsions et de se repentir ensuite…
Roman publié à 19 ans par Françoise Sagan, Bonjour tristesse effleure les cœurs et nous donne à voir la complexité des relations humaines en les survolant. On peut reprocher à l’autrice un goût de trop peu, un manque de profondeur. Pourtant, souvent, on repense à Cécile, Raymond, Anne, et ces vacances sur la Côte d’Azur. C’est que sous les abords d’une simplicité désarmante, Bonjour Tristesse creuse son petit chemin dans nos esprits.