Il y a du Ponge chez Chevillard, il y a du Perec un peu aussi. Mais il y a surtout beaucoup de Chevillard, cette façon si particulière de décrypter, de creuser, de s'étonner, de tout traiter à la fois comme si la vie était la chose la plus grave et la plus légère qui soit.
Nouvelle enquête, nouveau défi, cette fois il s'agit d'imaginer ce qu'aurait été le monde si Dino Egger avait existé. Il n'est jamais né, n'a jamais foulé notre Terre, et pourtant il aurait pu tout changer. N'en doutons pas, il avait l'intention d'offrir à l'humanité des centaines d'inventions dont il faut bien, du coup, se passer : le calendrier des coïncidences, le moteur à blouse, le parapluie inoubliable, le théorème dit des embouchoirs, le fil à recoudre le beurre, le soulier en cirage toujours impeccable, j'en passe et des meilleurs.
Tour à tour poétique, polémique, pertinent, impertinent, fantasque, comique épique, Chevillard imagine le possible au coeur de l'impossible, et lutte pied à pied contre l'étrange angoisse des occasions manquées. Dino Egger, ou du tragique ne n'être pas né...