Au départ, je me suis laissée prendre au jeu de ce roman mais très vite j'ai trouvé qu'il sentait un peu trop le règlement de comptes. Puis, les nombreuses répétitions des mêmes scènes, les petites incohérences temporelles ont eu raison de ma compréhension : j'ai terminé ce roman avec un réel soulagement !
Il a pourtant de bons arguments : tout d'abord, le fait de parler sans fard de l'homosexualité durant l'enfance et l'adolescence. C'est un sujet que j'ai assez peu rencontré en littérature, jusqu'à présent.
Ensuite, il traite de la question du harcèlement à l'école, un sujet ô combien d'actualité qui, quant à lui, est un peu plus représenté en littérature, surtout jeunesse.
Enfin, il rappelle qu'encore aujourd'hui, même hors des banlieues, vivent des populations qui survivent avec de très petits moyens et qui, par le confinement, poursuivent inlassablement le même cercle vicieux : déscolarisation, travail lourd et mal payé, pauvreté et alcoolisme, violence, ... Même si je pense qu'il a la main leste sur les stéréotypes : je ne pense pas qu'il n'y ait que des alcooliques parmi les ouvriers comme ce roman pourrait le laisser croire.
Donc, comme vous pouvez le lire, les sujets abordés sont intéressants. Ce qui m'a déplu, c'est véritablement la forme utilisée par l'auteur : un ton pédant qui semble prendre ses personnages de haut, des tentatives plus que maladroites d'imiter le discours de ce "petit peuple" qui ne peut qu'être grossier et écorcher systématiquement la grammaire française, l'utilisation de nombreux lieux communs, etc.
Tout cela donne un caractère assez superficiel à ce roman et ne permet véritablement au lecteur de s'attacher à ce narrateur trop prétentieux.