Pour mon premier Norek, ce livre m'a saisi.
Par son style direct et fluide en premier. Puis par son histoire brutale, sans concessions. L'horreur à l'échelle humaine. Contrebalancée part un humanisme sans faille venant de personnages principaux, qui malgré tout ce qu'ils traversent, gardent espoir.
En Syrie, Adam, flic au service de l'état, joue double jeu pour la rébellion. Bientôt démasqué, il veut fuir son pays avec sa famille. Il envoie sa femme et sa fille avant lui vers Calais, pour passer ensuite au Royaume-Uni. Lorsqu'il parvient à son tour dans la "jungle" calaisienne, il ne les retrouve pas. En lieu et place, il prend sous son aile un gamin muet.
Dans le même temps, le lieutenant Miller arrive à Calais avec femme et enfant pour prendre sa nouvelle affectation.
Bientôt des meurtres sont commis dans la jungle, là où la police n'intervient pas. Adam décide de prendre les choses en main.
A travers cette histoire, c'est le destin des migrants que dépeint Norek. Fuir la famine, les guerres, pour trouver un hypothétique paradis, et se retrouver dans un no man's land infernal où la violence des rapports humains et la loi du plus fort sont le quotidien malgré les humanitaires tentant tout ce qu'ils peuvent pour améliorer la situation.
Norek montre aussi l'inaction et l'impossibilité d'intervenir des forces de l'ordre devant l'absence de consignes claires de l'état qui les dirige.
Cet entre deux mondes, c'est être ni vivant ni mort, c'est l'espoir assassiné jour après jour, c'est ce même espoir qui renaît chaque matin.
Brillant et captivant.