Que j'ai tardé à lire ce classique... Et que je suis désormais partagé entre le regret de l'avoir si longtemps méconnu et le bonheur d'avoir pu aujourd'hui jouir pleinement de cette lecture, chose qui n'aurait sans doute pas été possible quelques années en arrière.
L'étranger est, comme tout le monde le sait, l'histoire d'un meurtre, ou plutôt l'histoire d'un homme qui commet un meurtre. Cet homme s'appelle Meursault. Il est l'étranger. Un homme étranger à un monde, à une société. Un homme tout à la fois logique, froid, sensible, neutre, rigoureux, taciturne et simple. Beaucoup d'épithètes pour un seul personnage ? Certes non, car Meursault est né de la plume d'Albert Camus.
Car L'étranger est l'exemple du livre porté, et je dirais même engendré, par un cisèlement stylistique et grammatical absolu créant avec des phrases d'une grande simplicité une histoire d'une grande profondeur au pouvoir d'évocation sans pareil. Si bien que les lectures de l'œuvre finissent par apparaitre innombrables : critique sociale ? illustration désabusée de l'implacabilité du destin ? peinture psychiatrique cruelle ?...