Camus est de loin mon auteur préféré. C'est pourquoi je me devais de lire le premier roman de cet auteur.
L'étranger nous embarque à Alger, en Algérie, dans l'univers de Monsieur Meursault, un individu étrange et envoutant.
Ce personnage principal m'a émue aux larmes dès la première phrase du roman, aussi poignante que bouleversante "Aujourd'hui, maman est morte". Meursault que beaucoup qualifie de sociopathe est complétement déconnecté de la réalité. Il n'arrive pas à pleurer la mort de la personne qui l'a mis au monde, ignore s'il aime Marie malgré les agréables moments de plaisirs charnels et de visionnage de films de Fernandel, et allant jusqu'à tuer un humain sans prendre le temps de réfléchir aux conséquences de son acte. Quoi de plus intrigant pour une hypersensible de se plonger dans la tête d'un anorexique des sentiments.
Camus, par la beauté de sa plume, nous monte, ô combien ce jeune écrivain, débutant sa carrière, avait un bel avenir tracé devant lui. Ses phrases simples et poétiques à la fois, envoûte le lecteur et l'emmène à poursuivre sa lecture jusqu'au bout sans lâcher son livre. Pari réussi, Monsieur l'écrivain.
Enfin, la question fondamentale à mes yeux de ce roman est de savoir s'il Meursault a-t-il vraiment été condamné pour son crime ou pour ne pas avoir pleuré sa mère ? A mes yeux de lectrice accomplie, je dirai que notre cher Albert nous montre que parfois, les crimes les plus horribles ne sont pas ceux auxquels nous croyons et cachent une vérité plus profonde et terrible...