La semaison des indices permettant de démêler le vrai du faux dans ce roman instable est bien pensée, elle amène à réfléchir de concert avec la protagoniste — même s'il est difficile de croire quelqu'un qui s'enfile des rasades de merlot à longueur de journée (dans un gobelet en plus). En outre, si les deux révélations majeures ne sont pas stupéfiantes (parce qu'un lecteur avisé peut les déchiffrer assez tôt), les étapes menant à l'une d'elle le sont : la dernière phrase du chapitre 90 (il y en a cent) m'a donné la chair de poule, et deux autres passages m'ont arraché des jurons. Comme quoi, l'écriture est suffisamment percutante pour immerger n'importe quel zozo dans ce brouillard d'incertitude.
Un thriller efficace, nourri de références aux films du même genre (de préférence en noir en blanc), qui donnerait presque envie d'espionner ses voisins (ou alors de tirer les rideaux, c'est selon).