La peste est le premier livre du cycle de la révolte de Camus.
Analogie du nazisme et de la lutte de l'homme contre l'absurde en général. Il représente une transition parfaite entre l'absurde de l'étranger et le combats révolté des Justes.
Mais le début est lent. Camus passe une bonne moitié du livre à installer ses personnages, et la description de la lente ascension de l'épidémie, des premières réactions et de l'escalade des mesures sanitaires n'offrent pas tant d'interêt.
Et c'est petit à petit que l'intérêt s'installe. Car si la progression de la maladie est attendue, et que la pandémie évolue sans surprise , c'est dans la posture des personnages que réside l'intérêt du roman. Et au fur et à mesure que l'on rentre dans la peau et dans la tête des héros et gens ordinaire la maladie devient prétexte pour eux pour exprimer leur vision de l'homme et de sa condition dans l'enfer de la peste brune. Camus campe alors ses convictions humanistes dans les mots du Dr Rioux face à Tarrou qui croit résolument que chacun porte une part de peste en lui, veut devenir un saint laïque et qui choisit résolument de ne condamner personne à mort (La seconde guerre mondiale est finie depuis 2 ans) dans ce magnifique dialogue qui vient couronner le livre.
Bref il s'agit d'une brillante et torturante mise en situation des réactions humaines et des combats menés ou non face à la question déchirante du mal et de l'absurde, d'actualité pour toujours malheureusement incarné dans un Oran ben calme au milieu de descriptions d'un intérêt limité. Dommage pour un futur prix Nobel de littérature