Je n'ai pas lu suffisamment de romans d'espionnage pour en donner un schéma classique, mais je m'en vais supposer qu'aucun ne sacrifie plus de son tiers à une espèce de préambule consacré aux prouesses spirituelles et sexuelles de son héros, ni même ne préfère causer alpinisme plutôt que mission secrète.
Attention, je ne dis pas que jeux de séduction, bagarres, coups d'éclat et assassinats ne sont pas au rendez-vous, mais il est tout de même davantage question de montagnes, cordées, piolets et bivouacs. C'est en fait ce mélange assez curieux qui a rendu la lecture si sympathique, ainsi que le protagoniste, pourtant très hautain, et le ton balancé entre l'humour et l'ironie de l'auteur — même si la révélation finale n'est pas si fracassante que ça (au moins il y en a une).