Troisième volet d'A la recherche du temps perdu qu'on ne présente plus tout comme son auteur Marcel Proust, et le plus long des sept ; celui qui est, à ce qu'il paraît, l'étape psychologique qui décide si on terminera ou non La Recherche. Si on la franchit, c'est oui. Et pour moi donc, ce sera bonjour Sodome et Gomorrhe, bonjour La Prisonnière, bonjour Albertine disparue, et enfin bonjour Temps retrouvé (sauf si je claque d'ici là évidemment !!!)...
Mais pour en revenir à notre Côté, c'est l'adieu définitif à l'enfance, symbolisé par la mort de la grand-mère du narrateur, et l'entrée de celui-ci dans le monde des adultes, à coup de mondanités où la déception de voir que ceux qu'il prenait pour des êtres supérieurs sont loin d'être aussi formidables qu'il le pensait ; le lecteur ne va pas s'en plaindre, le narrateur au fond non plus, ils n'en sont que plus humains et donc plus proches de nous que les distances du snobisme et autres superficialités saveur "je reçois ou je ne reçois pas" veulent nous le faire croire ou qu'eux-mêmes voudraient le faire croire. Quelques références à l'antisémitisme ambiant à l'époque à base d'Affaire Dreyfus, dans le salon de Mme de Villeparisis ou dans la caserne de Saint-Loup et un peu partout ailleurs.
Je regardais M. de Charlus. La houppette de ses cheveux gris, son oeil
dont le sourcil était relevé par le monocle et qui souriait, sa
boutonnière en fleurs rouges, formaient comme les trois sommets
mobiles d'un triangle convulsif et frappant.
Les scènes avec Saint-Loup avec sa maîtresse sont les plus prenantes, celles avec ce cher Charlus les plus drôles (il a pas encore compris qu'il voulait le pécho ???), celles dans le salon de la duchesse de Guermantes sont parfois un peu longuettes il faut l'avouer (même pour la Recherche..., bon d'accord on est dans son "côté" dans ce volet... !!!), même si on ne manquera pas d'admirer le goût de cette dernière pour la mesquinerie, celles avec la grand-mère les plus émouvantes, surtout la conversation au téléphone où pour la première fois le narrateur s'aperçoit véritablement du véritable état de celle-ci, et on aura à une courte apparition pétillante, et nettement moins farouche que dans A l'ombre, d'Albertine (j'ai hâte de la revoir !!!) ...
Les plus cruels de nos adversaires ne sont pas ceux qui nous
contredisent et essayent de nous persuader, mais ceux qui grossissent
ou inventent les nouvelles qui peuvent nous désoler.