J'adore Balzac. Ceci-dit, je vais essayer d'être la plus objective possible.
Balzac nous dépeint un monde complètement contrôlé par l'argent, une société corrompue par l'avarice, où le destin de ses personnages n'est non pas tracé par les dieux, mais par le montant de ses rentes. Le personnage éponyme de Pons est assez déroutant : qui est le personnage principal de ce roman, l'anti-héro ? Serait-ce Pons? Le pauvre Schmucke ? En prenant le titre à l'envers, Cécile, la cousine de Pons ? Madame Zibot, selon le charabia de l'Allemand ? En fait, je pencherais pour l'objet de toutes les convoitises, la collection de Pons.
Pons est un pique-assiette. Balzac nous fait ici l'éloge de la bonne chère, sans pour autant nous en écœurer. Chapeau.
Si ce roman s'appelle le cousin Pons, nous raconte les malheurs de ce pauvre musicien, il faut dire que quand il meurt, même son meilleur ami ne s'en rend pas compte. Sa mort n'est presque pas importante. Elle l'est dans le sens où elle déclare ouverte la chasse à l'héritage.
Pons est tout de même essentiel, il est le pilier de ce récit : c'est lui qui détient la collection, le trésor. Ainsi, une vague d'hypocrisie gravite autour de Pons, constamment. Tout l'environnement du musicien, composé de la pauvre portière jusqu'à la puissante bourgeoise, organise des plans plus machiavéliques les uns que les autres afin de s'enrichir.
Le cousin Pons s'entiche d'un Allemand complètement idiot : Schmucke.
Bon d'accord, il est pas idiot. Mais quand même, il y a des limites. Il lui faut que Pons le pousse à espionner pour comprendre la trahison de la Cibot... Petite mention à l'accent Allemand qui est rigolo cinq minutes mais qui devient carrément lourd à la fin du roman. Balzac dit qu'il est "inutile de continuer à figurer, pour la clarté du récit", le charabia de Rémonencq... Pourquoi pas la même résolution sur Schmucke ?
L'auteur finit sur une note d'humour malgré la noirceur de son roman.
Un chef d'oeuvre.