Le lieutenant Drogo est muté dans un fort, aux confins du pays. C'est un poste stratégique car l'ennemi est proche, embusqué derrière ce mystérieux "Désert des Tartares" et pourrait attaquer à tout instant.
Après une assimilation difficile le lieutenant va se passionner pour cet endroit et surtout, pour cette perspective d'un combat qui ferait de lui un héros.
Au fil du temps et de ses promotions, Drogo délaisse tout ce qui ne ressort pas de cette quête statique, de cette attente stérile et dérisoire.
Promu commandant du fort, il se voit dans l'obligation de le quitter pour des raisons de santé, après trente ans de vains espoirs de combat, au moment où l'ennemi attaque.
Le commandant Drogo aura donc tout sacrifié : amours, amitiés, voyages pour cette attente obsessionnelle. Au moment de mourir, il réalise la vacuité de son existence.
Ce roman, au rythme délibérément lent, plonge le lecteur au plus profond de l'âme de Drogo et il comprend peu à peu que l'espérance stupide du commandant est aussi une façon d'échapper à la vraie vie, celle qui fait mal parfois, mais celle dans laquelle il y a des émotions.
Le livre évoque le syndrome du collectionneur qui va se passionner qui, pour des timbres, qui pour des pièces de monnaie, qui pour des briquets, qui pour des boîtes en métal, sa passion l'aveuglant au point de ne plus rien voir d'autre digne d'intérêt dans la vie.
Jacques Brel, dans sa chanson " Zangra" résume très bien le roman.