Quand on lit les critiques positives, le roman paraît alléchant. "A la frontière du réel et de l'imaginaire", un "monde de l'enfance" qui s'écroule progressivement pour laisser place à celui de "l'adulte" ... tout cela est vrai.
Sauf que quand j'ai lu le roman, ce n'est pas ce qui m'a sauté aux yeux. Le style narratif nous introduit dans la vie des personnages d'un petit village perdu en cette fin de XIXe siècle, et on vit cette histoire comme eux. Mais il ne nous permet pas (pour ceux qui comme moi ne sont pas des analystes acharnés de chaque phrase et de chaque mot) de prendre de la hauteur sur cette histoire où il ne se passe pas grande chose.
J'aurais aimé comprendre d'emblée, ou disons petit à petit au fil du récit, cette métaphore filée sur le récit du passage de l'enfance à l'âge adulte. J'aurais aimé mieux percevoir cette ambiguité entre le rêve et le réel. J'aurais aimé être plongé dans cette ambiance semi-onirique. Mais le style narratif ne me l'a pas permis (et c'est purement subjectif comme avis !). Pourtant, les histoires où il ne se passe pas grand chose mais qui revêtent un sens profond et nous amènent vraiment à réfléchir, ça ne manque pas (dans un tout autre genre, lisez Kafka, j'adore pour cette raison précisément !). Mais là, c'est un peu la déception.
Finalement, pour l'apprécier à sa juste mesure sans doute, j'aurais dû lire les critiques avant le livre (ce que je ne fais jamais pour ne pas être influencé).