Mon premier Zweig et sûrement pas le dernier
(... enfin quelque part si, vu que c'est sa dernière oeuvre.)
En fait j'avais plein d'à priori sur cet auteur, il était pour moi synonyme de littérature prise de tête obsédée par l'holocauste qui donnait envie de se pendre. Si en plus on considère que celui-ci est la dernière chose qui lui soit passée par la tête en dehors de l'idée d'ingérer une dose mortelle de Véronal, on se dit qu'on ne risque pas de passer un moment des plus agréable.
Et pourtant j'ai lu ce bouquin d'une traite en une nuit (il est court), tellement la prose est fluide, pleine d'esprit avec une petite dose de malice qui détonne un peu avec le sujet grave qui est abordé. On nous parle quand même d'interrogatoire, de torture psychologique et de perte de contact avec la réalité. Mais derrière tout ça on nous parle aussi de la ténacité de l'esprit humain qui permet de lutter contre le désespoir en s'accrochant à la moindre branche à portée de main. On nous parle aussi d'une époque troublée, une époque où l'on s'imagine dîner avec un inconnu qui va nous raconter une histoire absolument extraordinaire qui va nous faire oublier notre assiette.
En fait ce qui m'a décidé à m'intéresser à Zweig c'est la petite note à la fin de "Grand Budapest Hotel" qui indique que le film est inspiré des personnages de Zweig. D'ailleurs je soupçonne que ce fameux hôtel soit inspiré de l'Hôtel Metropole qui dans "Le Joueur d'échecs" comme dans la réalité a été réquisitionné par la Guestapo.
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.