Fresque épique, un pavé que ce livre, je cru un instant ne jamais réussir à le finir et maintenant que c'est chose faite, flûte... Il est des livres comme des moments, on aimerait que certains ne finissent pas.
Malevil est un roman post-apocalyptique d'une intelligence rare, qui nous (im)pose des réflexions à n'en plus finir sur notre rapport à la religion, à la technologie, à la civilisation... Les mouvements politiques au sein d'une société qui tente petit à petit de se reconstruire sont fascinants et leur chef, Emmanuel, aussi charismatique qu'énervant, démocratique qu'autoritaire, est à l'image des quelques survivants ni bon ni mauvais, enfin cela dépend surtout des points de vue. La description du monde rural "d'avant" et "d'après" est fine et pas un personnage ne sonne faux. La place faite aux femmes peut choquer, c'est surement le but, mais sous ses abords "gentil", paysan, Malevil est d'une violence implacable.
Un faux-calme.
Mais Malevil c'est aussi un sens de la narration impeccable, c'est qu'il faut savoir tenir le lecteur en haleine le long de toutes ces pages, j'apprends qu'une adaptation cinématographique existe et cela ne m'étonne pas. Hâte de le voir, Jean-Louis Trintignant dans le rôle de Fulbert est une sacrée promesse. Une série serait pourtant un format lui rendant surement meilleur hommage.
J'ai mis trois semaines à lire ce livre, trop de choses à faire on a plus de temps, plus de vie, ou trop de vies qui se juxtaposent justement, et je sais qu'il fait d'ores et déjà partie des rares livres qui, non content de m'accompagner, a imprégné ces semaines, il m'a marqué.
Tout ceci est écrit à l'arrache, c'est ce bouquin qui me l'arrache tant je serais contente si seulement une personne de plus le lisait et en ressortait aussi impressionnée que moi.
Un foutrement bon livre.
Lisez-le.