Une civilisation entière survivant tant bien que mal, les pieds dans la fange, à des dizaines de mètres au dessous de la surface, et des radiations, plein de radiations. On peut se demander pourquoi les lecteurs sont si friands de livres parlant d'un cauchemar où pourtant ils ne voudraient pas vivre, mais il est vrai que le monde décrit par Dmitry Glukhovsky possède un fort taux de fascination.
Si le contexte est alléchant, l'adaptation en jeu vidéo donne quant à elle des doutes sur la qualité de l'écriture du livre. L'influence du jeu vidéo sur la littérature étant assez néfaste (on l'a vu dans Eragon, où on entend parfois presque les niveaux du personnage principal monter!), j'avais peur de me retrouver avec un bouquin sans profondeur. Il n'en est rien. La quête initiatique d'Artyom nous fait traverser un monde fascinant où les griefs des anciens ont été déformés par le peu de connaissances qu'ont les survivants du monde d'avant. Il faut plusieurs semaines pour traverser un métro en ruine, peuplé d'êtres déformés, d'individus rendus fous par l'enfermement et ce qu'il reste de la guerre.
La guerre, d'ailleurs, est anonyme. Qui a attaqué? qui s'est défendu? Au final on n'en sait rien, seules les conséquences perdurent, dramatiques, elles. Dans son voyage au travers du métro moscovite, Artyom découvrira beaucoup des autres et un peu de lui-même, de nombreuses idées se percutent dans ce monde encore à l'aube de sa reconstruction, et il lui faudra brasser tout cela.
Le livre possède des passages réellement angoissants que je ne décrirai pas ici pour laisser le lecteur potentiel tout découvrir par lui même. Le personnage est réellement attachant, et on a hâte de savoir ce qu'il va advenir de lui. De plus, contrairement à de nombreux livres, la fin de Metro 2033 est réellement excellente, et lui permet de récolter un point bonus. Vraiment un chouette livre.